En quelques mois, Jimmy Energy est passée de 2 à 20 salariés grâce à la levée de fonds organisée en début d’année. Le concept de la startup repose sur des générateurs thermiques, mini-réacteurs, qui produisent de la chaleur à partir de la fission nucléaire afin de remplacer les bruleurs à gaz des industriels : " De nombreux secteurs ont besoin de chaleur pour leur procédé. Alors qu’ils connaissent actuellement une certaine tension voire une panique allant jusqu’à envisager de suspendre leur production, nous leur apportons une solution moins chère et décarbonée ", détaille Mathilde Grivet, associée de Jimmy Energy aux côtés d’Antoine Guyot.
À en croire les deux jeunes gens, leur procédé s’aligne sur les exigences économiques et écologiques des industriels tout en répondant à la problématique de la dépendance au gaz étranger grâce au savoir-faire nucléaire français. " Nous partons d’une technologie des années 60, connue, éprouvée et sûre que nous appliquons à un nouveau marché en nous appuyant sur l’expertise et les compétences existantes ".
La confiance des industriels
Les 2,2 millions d’euros levés en début d’année 2022 ont permis aux deux associés de démarcher leur premier client, un industriel de l’agro-alimentaire, qui s’est engagé à acquérir le dispositif de Jimmy Energy en 2026. La startup gérera l’installation du dispositif et en assurera la sûreté tandis que l’industriel disposera d’une source d’énergie à prix stable pendant 20 ans.
" Nous avons également obtenu une quinzaine de lettres d’intention d’autres industriels, notamment dans la chimie, qui constituent notre carnet de commandes suite aux études de faisabilité. 90 % de nos clients potentiels poursuivent avec nous tandis que notre offre ne correspond pas aux autres ", détaille Antoine Guyot. Devant cet engouement, les investisseurs historiques, le groupe Eren, Otium Capital, Polytechnique Venture ou encore Noria investissement ont renouvelé leur confiance à la startup dans une nouvelle levée de fonds de 15 millions d’euros à laquelle se sont associés quelques fortunes industrielles " soucieuses de préparer l’avenir ".
Devant les problématiques et les coûts liés à l’énergie, les barrières des industriels tombent, n’opposant aucune résistance à l’idée d’installer un système nucléaire sur leur site. " Les industriels connaissent la notion de risque et se montrent rationnels. Ils ont aussi une connaissance de leur environnement proche qui leur permet de se projeter avec le voisinage " , explique Mathilde Grivet. Après avoir conçu un premier design du générateur qui a abouti à un dossier réglementaire déposé auprès des autorités de sûreté, Jimmy Energy œuvre à lancer l’industrialisation de son produit, comptant notamment sur les programmes étatiques comme France 2030.
" Nous avons trouvé les fournisseurs pour lancer notre système en 2026. Nous posons les bases pérennes de notre industrialisation future ", insiste Antoine Guyot. Ce nouveau stade va s’accompagner d’une dizaine de nouveaux recrutements tandis que l’équipe amorcera une deuxième phase réglementaire.