" Satgana identifie et accompagne les entrepreneurs qui mettent au point des solutions pour lutter contre le dérèglement climatique, en Europe et en Afrique ", explique Romain Diaz. Après 10 ans d’expérience dans l’investissement et la co-construction de startups, l’investisseur a voulu lancer son propre fonds. " Nous travaillons sur ce projet depuis trois ans et nous annonçons désormais notre premier closing ", souligne le fondateur.
Au total, 30 investisseurs ont réuni 30 millions d’euros pour soutenir une quarantaine de startups dans les quatre ans à venir. Parmi eux : Thibaud Hug de Larauze, président de la licorne française à impact Back Market, Josef Bovet, CEO de Tiller Systems, un logiciel de caisse, ou Fabrice de Gaudemar, fondateur de Qotto, qui met au point des kits solaires.
Mobilité bas carbone, agriculture régénératrice, économie circulaire …
Les entreprises soutenues s’inscrivent dans les domaines tels que la mobilité bas carbone, l’agriculture régénératrice, l’alimentation végétale, l’économie circulaire ou la captation carbone. " Nous avons identifié des sous-verticales, avec des technologies qui visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre, de séquestrer le carbone ou de s’adapter au changement climatique ".
Grâce à son capital disponible, Satgana envisage d’accompagner une dizaine de startups par an. Le fonds soutiendra de jeunes sociétés en phase de pre-seed et de seed, grâce à des tickets allant jusqu’à 500.000 euros. " Il y a une explosion des investissements dans le domaine du “climate tech”. Mais ces investissements sont assez peu tournés vers les projets émergents. C’est pour cela que nous ciblons les entreprises dès leur démarrage ", poursuit Romain Diaz.
Une tendance liée aux Accords de Paris et aux engagements pris par les grandes entreprises pour décarboner leur activité d’ici 2050. " Il y a aussi énormément de talents qui souhaitent consacrer leur carrière aux enjeux du climat et des clients finaux, prêts à débourser plus pour avoir des produits et services responsables ".
70 % de projets européens, 30 % africains
Au-delà du financement, l’idée de Satgana est d’accompagner stratégiquement et opérationnellement les startups grâce à différentes ressources dans la tech, la finance, le marketing ou la mesure d’impact. Au total, sept personnes se consacrent à ces missions au sein du fonds. Et un collectif de 25 investisseurs et entrepreneurs, réunissant une diversité de nationalités et d’expertises, est également à leur disposition.
Trois projets ont déjà été financés. La startup française Yeasty a notamment été accompagnée pour produire une super-protéine alternative offrant une seconde vie aux levures issues de brasseries. Orbio Earth, une startup allemande, est soutenue par le fonds pour développer un algorithme de détection de fuites de méthane par satellite et Mazi Mobility, une startup kényane, pour déployer un écosystème permettant l’essor de la mobilité électrique en Afrique de l’Est.
L’objectif du fonds est en effet de financer 70 % de projets en Europe et 30 % en Afrique. "J’ai travaillé 10 ans sur le continent africain, j’y ai vu énormément de projets et identifié des opportunités, indique Romain Diaz. Il y a deux grands enjeux sur ce territoire : c’est le continent qui croît le plus dans le monde, et cela doit être fait de la manière la plus vertueuse possible, mais c’est aussi un territoire confronté, dès aujourd’hui, aux conséquences du réchauffement climatique".