Une fausse pièce d’identité ou un faux diplôme, un faux justificatif de domicile, une facture créée de toute pièce… Les fraudeurs ne manquent pas d’ingéniosité quand il s’agit d’obtenir quelques euros de réduction sur un abonnement, de se faire rembourser un produit luxueux ou même d’obtenir un emploi ou un emprunt bancaire : " Tout le monde peut falsifier avec des logiciels à la portée de tous, d’un simple Word ou Photoshop, et selon les profils des fraudeurs, il y a une infinité de fraudes ", insiste Marc de Beaucorps, cofondateur de Finovox, qui précise qu’une récente étude souligne que 36 % des jeunes de 18 à 34 ans ont déjà fraudé.
Chaque année en France, la fraude coûte 40 milliards d’euros, répartis à part égale entre les secteurs publics et privés. " On constate une hausse de 86 % des fraudes en France entre 2020 et 2021 ", affirme la startup. Lancée en 2019, Finovox a consacré trois ans à la R&D avant de commercialiser sa solution de détection de la fraude. " La fraude, c’est vieux comme le monde mais il y a différentes manières de faire. Si les entreprises peuvent s’appuyer sur des procédures KYC pour vérifier les identités, que fait-on des 99 % de documents restants ? ". Pour apporter une réponse, Finovox a échangé avec près de 10.000 fraudeurs dans le monde, organiser des concours pour défier sa solution et l’améliorer jusqu’à la mettre en commercialisation en début d’année 2022. Particulièrement plébiscitée par le secteur bancaire et de l’assurance, Finovox intervient également pour de grands groupes comme Bouygues Telecom.
L’étape d’après
Confiants en leur solution, Marc de Beaucorps et ses associés entendent à présent conquérir la France, ne s’interdisant aucun secteur d’activité puisque tous restent potentiellement concernés par la fraude. Pour y parvenir, Finovox finalise une levée de fonds de 1,9 million d’euros réalisée auprès de Shapr Ventures, SuperCapital et d’une dizaine d’entrepreneurs dont certains ayant déjà engrangé de beaux succès comme Jérôme Proust, fondateur de Glady (ex-Wedoogift).
" Avec de tels partenaires on peut transformer une idée en une révolution de secteur. En plus d’un investissement, ils apportent un accompagnement global, une vision d’entrepreneurs, un réseau et une expertise pour nous conduire vers l’internationalisation. C’est une première marche pour sortir de France ". Bien qu’elle se concentre sur la France, la solution se veut utilisable dans le monde entier car à terme, la startup espère conquérir l'Europe et les États-Unis. Pour l'heure, elle noue déjà quelques contacts ponctuels à l'étranger, au Maghreb notamment.
À côté des cinq commerciaux venus renforcer l’équipe de 10 collaborateurs, Finovox recrute dix profils techniques pour améliorer encore son outil et ainsi être 25 dès 2023. " Nous voulons renforcer toujours plus la détection mais aussi l’explication de la fraude tout en maintenant un outil facile à utiliser ".