Créée en avril 2021, l’application à la croisée d’une plateforme de trading, d’un réseau social et d’un chat, a déjà bouclé trois tours de table et réuni 90 millions de dollars : " Nous avons levé 10 millions à notre lancement, 40 millions quelques mois plus tard puis la même somme en série B, en juillet dernier ", souligne Benjamin Chemla, le cofondateur de Shares, basée à Paris et à Londres mais présente uniquement au Royaume-Uni pour le moment. Le fonds Valar Ventures, qui a notamment soutenu la néo-banque N26, a pris la totalité de ce dernier tour de table après avoir co-investi dans la société en Série A.
Cibler l’ensemble des pays de l’Union européenne
Grâce à ces fonds, Shares envisage de cibler l’ensemble des pays de l’Union européenne. " Avec le Brexit, le Royaume Uni fait figure d’exception, il faut passer par la Financial Conduct Authority (FCA) pour réglementer la plateforme mais pour adresser les autres pays européens, un seul régulateur suffit ", précise le dirigeant. Un contexte réglementaire qui devrait lui permettre d’aller vite.
Pour s’internationaliser, la plateforme, qui cible en particulier les jeunes et les femmes, voulait lancer une campagne photos et vidéos percutante. " On avait un rêve : faire un accord avec Venus et Serena Williams. Les femmes représentent 40 % de nos utilisateurs. Et ces deux ambassadrices sont l’incarnation de la femme accomplie, qui a travaillé pour réussir ", estime Benjamin Chemla, ancien co-CEO de Stuart.
Shares s’adresse également aux groupes d’amis, et aux cercles proches pour favoriser les échanges sur la stratégie financière des uns et des autres. " Dans ce contexte, faire appel à deux sœurs prend tout son sens ", poursuit le dirigeant qui compte 60 % d’utilisateurs de moins de 25 ans.
La possibilité d’investir dès 1 euro
Si Shares attire en majorité des jeunes, c’est notamment parce que la plateforme a réinventé le trading en s’inspirant de ce qui se faisait aux Etats-Unis. " On s’est aperçu qu’aux USA, beaucoup d’applications avaient démocratisé la finance avec des actions fractionnés, c'est-à-dire la possibilité d’investir à partir d’1 euro dans Amazon ou Apple. Plusieurs entreprises ont transposé cela en Europe mais nous avons voulu aller plus loin ".
Car selon le dirigeant, ce n’est pas parce qu’il est simple d’investir que l’on sait où placer ses économies. " Nous avons donc voulu proposer une application qui permettent de sonder son entourage sur ses décisions économiques, de suivre les investissements des autres. Et rien de tel n’existait ", assure Benjamin Chemla, qui a réussi à convaincre 150.000 utilisateurs en Angleterre depuis le mois de mai et emploie déjà 220 salariés.
D’ici fin novembre, la plateforme envisage donc de s’implanter en France et dans les 26 autres pays de l’Union européenne. Avant, pourquoi pas, de cibler l’Asie et l’Amérique du Sud." Nous avons un partenariat avec les sœurs Williams qui couvrent le monde entier, hors USA ".