Qonto, Dentsu, Swile, Too Good To Go, Alma… De nombreuses startups ont fait le choix d’abandonner leurs bureaux traditionnels pour domicilier leur siège social dans des espaces de coworking. Si certaines jeunes pousses occupent de simples espaces de travail, d’autres vont jusqu’à privatiser un ou plusieurs étages voire prennent leurs quartiers dans un bâtiment entier appartenant à une entreprise de coworking.
C’est le cas de Contentsquare, qui a sauté le pas en juin 2021. La startup de 1.500 employés - dont 500 à Paris - a installé son siège social sur deux étages au sein d’un bâtiment WeWork, au cœur du VIIIème arrondissement de la capitale : " Lors de mon arrivée chez Contentsquare il y a sept ans, le bail classique de 3, 6 et 9 ans était encore la référence, explique Nicolas Fritz, directeur des opérations de la startup. Ce n’était pas du tout adapté à notre trajectoire d’hypercroissance. Notre volumétrie de collaborateurs, comme pour beaucoup de startups, a augmenté très vite et sans visibilité précise car nous étions dépendants des levées de fonds ". De quoi complexifier la recherche du siège social idéal.
La recherche de bureaux, un " enfer "
" À chaque fois, c’était l’enfer : il fallait s’engager sur une longue période, faire réaliser des travaux colossaux pour adapter des bureaux existants - souvent cloisonnés - à nos exigences d’open space et de salles de réunion. Un an après notre arrivée, nous étions déjà à l’étroit : il fallait déménager à nouveau ", se rappelle Nicolas Fritz. Et de poursuivre : " L’amortissement des coûts ne faisait pas de sens. En passant au coworking, notre indicateur annuel de coût par employé est soit identique, soit en baisse selon les bureaux ".
Au-delà de la flexibilité offerte par les espaces de coworking, la qualité de service séduit les jeunes pousses. " Faire vivre un bureau, c’est un métier à part entière. Il faut trouver les bons prestataires pour l’accueil, la maintenance du matériel informatique, la machine à café, énumère le directeur des opérations de Contentsquare. Cela revient à consacrer des ressources - humaines et financières - qui n’ont rien à voir avec le cœur du business, à des moments de croissance cruciaux pour une startup. Autant le déléguer à des experts, pour un service clé en main qui sera de meilleure qualité ".
Un atout pour attirer les talents
Avoir des bureaux agréables est devenu un argument supplémentaire pour attirer et fidéliser les talents, surtout en période post-Covid où les salariés ont pris l’habitude de télétravailler. C’est pourquoi les espaces de coworking s’adaptent pour répondre à ces nouvelles demandes.
A Paris, les arrondissements de l’hypercentre sont encore davantage privilégiés : la proximité des hubs de transports facilite le retour au bureau pour les employés et la prise de rendez-vous professionnels. Chez Morning, qui dispose de 35 espaces dans Paris, les bureaux les plus demandés sont dans le VIIIème, le IXème et le Xème arrondissement.
Montée en gamme et nouveaux services
Lancé en 2014, le groupe Morning tente d’opérer une montée en gamme dans le choix des lieux, tout en diversifiant ses services. Au-delà des traditionnels cours de sports et activités bien-être, ils proposent des conciergeries -pour faire réparer un vélo ou déposer des vêtements au pressing- mais aussi des studios d’enregistrement audio et vidéo, ou encore des auditoriums.
De son côté, WeWork développe de nouveaux services à la carte : " Depuis la sortie du Covid-19, nous écoutons les demandes de nos membres sur le futur du travail pour développer de nouveaux produits, détaille Rebecca Nachanakian, directrice générale WeWork Europe du sud, Benelux et pays nordiques. Nous avons lancé une offre “à la demande” qui permet d’accéder à nos espaces à la journée, voire même quelques heures pour réserver un poste de travail ou une salle de réunion ".
Déjà proposé aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, un nouvel outil, baptisé “WorkPlace”, sera lancé d’ici la fin de l’année en France. " Il permet aux entreprises de réserver ou de libérer des postes de travail à des horaires et des jours précis. L’idée est de mieux gérer son espace pour pouvoir organiser plus facilement le roulement des équipes en fonction du télétravail ", précise Rebecca Nachanakian.