La France est connue pour sa gastronomie et son amour des bons mets et des bons vins. Le fruit d’une grande culture agricole. Mais face au réchauffement climatique et aux nouvelles attentes des consommateurs, l'écosystème agricole français au sens large doit évoluer pour tenter de consommer moins de ressources, s’adapter à la sécheresse ou encore tenter d’apporter plus de transparence aux consommateurs. Plusieurs startups comme Naïo Technologies (robotisation), Micronutris (Ÿnsect), Agriconomie (e-commerce), Connecting Food (traçabilité) ou encore La Vie (alternative végétale), participent au développement des innovations qui touchent le secteur.
Encore naissant en 2014, l'écosystème fait preuve d’un grand dynamisme ! C’est le premier enseignement de l’étude menée par le DigitalFoodLab sur l’écosystème FoodTech français qui pointe un intérêt de plus en plus marqué des investisseurs français et étrangers pour les sociétés françaises. A noter également, la réalisation de plusieurs rachats significatifs (Cajoo, Frichti, Vitibot, Epicery…) par de grands groupes ou d’autres startups.
2021, une année faste
En quelques années, le paysage français de la FoodTech française a connu une belle ascension. Il y a 8 ans, le montant total de fonds levés s’élevait à 33 millions d’euros contre 400 millions d’euros en 2019. Un montant qui a plus que doublé en 2021 pour atteindre 850 millions d’euros. Si les prévisions pour 2022 prévoient un léger ralentissement, les startups du secteur devraient lever pas moins de 800 millions d’euros. La récente levée d’Innovafeed- pas moins de 250 millions d’euros- a fait grimper le compteur qui affichait 325 millions d’euros de financement au milieu de l'année
Autre enseignement intéressant, le nombre de deals devrait diminuer, passant de 80 à 70 (contre 19 en 2014) selon le DigitalFoodLab, ce qui témoigne d’une hausse des tours de table. En effet, les startups lèvent 4 fois plus vite des fonds qu’il y a 5 ans, souligne le rapport. Le ticket médian est d’ailleurs passé d’1,1 million d’euros en 2019 à 2 millions d’euros en 2021.
Les investisseurs français et européens soutiennent ces pépites tout comme les fonds étrangers. Ces derniers investissent notamment dans les startups de la livraison et les alternatives végétales, ce qui pourrait bien donner de l’élan à ces deux verticales en 2022. Umiami, Standing Ovation, Gourmey ou encore La Vie ont déjà annoncé de beaux tours de table cette année.
Les insectes et les FinTech de la restauration attirent les investisseurs
L’année passée a été marquée par un fort développement des startups B2B, notamment des FinTech dans le milieu de la restauration comme la spin-off de Big Mama, Sunday, qui a levé 85 millions d’euros il y a tout juste un an. Zenchef vient, quant à elle, de se faire racheter par le fonds américain PSG. Le secteur de la Foodservice a récolté pas moins de 53% des fonds levés en 2021.
Un autre secteur a le vent en poupe, celui de l’élevage d’insectes à destination de la nourriture animale. Au cours des trois dernières années, celui-ci a montré son attractivité avec d’importantes levées. A elles trois, Ÿnsect, Innovafeed et Micronutris ont levé plus de 824 millions d’euros entre 2019 et 2022 (la récente levée d’Innovafeed incluse).
Un peu délaissées par les investisseurs, les startups de la livraison ou développant des alternatives végétales devraient connaître une année 2022 plus propices, estime le DigitalFoodLab. Et ce, grâce aux investisseurs étrangers. Gourmey, La Vie, Umiami ou encore Standing Ovation ont toutes levé des fonds depuis le début de l’année. L’univers de la livraison, très concurrentiel, a vu aussi plusieurs acquisitions se réaliser comme celles de Cajoo et Epicery.
Ces analyses ont permis à l'organisation d'établir la liste des 30 FoodTech françaises les plus prometteuses.
Sans grande surprise, on note une présence prononcée des AgriTech et des startups dans la Food Science.
Malgré ces avancées, la France reste à la traîne par rapport à ces voisins européens. En deuxième position en 2020, l’écosystème FoodTech devrait chuter hors du podium cette année. Le DigitalFoodLab reste néanmoins convaincu du potentiel du continent dans le domaine de la FoodTech. Au-delà des insectes, la France pourrait bien aussi se démarquer de la concurrence grâce à l’agriculture cellulaire utilisée par Gourmey, par exemple, pour développer sa viande de synthèse.