Notifications des médias, sollicitations sur les réseaux sociaux... Pas facile de rester concentrer sur une tâche précise quand un smartphone est à portée de main. C'est pourquoi Kenneth Schlenker a créé l'application Opal : " Nous passons la majeure partie de nos journées sur nos écrans ", affirme l'entrepreneur franco-américain. Les Français ont ainsi passé en moyenne 3,6 heures par jour rien que sur leur smartphone en 2021, selon la dernière étude sur le sujet publiée en janvier 2022 par le cabinet Data.ai (ex-App Annie). " Opal a été pensé comme un assistant pour aider à mieux se concentrer : l'application permet de mesurer son temps d'écran pour mieux paramétrer son utilisation du smartphone ", poursuit le CEO, à la tête d'une équipe de huit personnes.
Parmi les principales fonctionnalités, l'utilisateur peut définir des sessions de " concentration profonde ", où il choisit de bloquer purement et simplement l'accès aux applications chronophages pendant une période donnée. " Définir des sessions récurrentes est la façon la plus commune d'utiliser Opal, détaille Kenneth Schlenker. Par exemple, je bloque l'accès aux mails et à Slack entre 7 et 9 heures pour me réveiller sans sollicitations professionnelles, et les réseaux sociaux entre 9 et 17 heures ".
5,4 millions de dollars levés depuis 2021
Alors que les géants de la tech sont régulièrement pointés du doigt pour abuser du temps d'attention de leurs utilisateurs, ils s'emparent eux-mêmes du sujet. À commencer par Apple, qui propose une fonctionnalité " Temps d'écran " sur iPhone pour réduire sa consommation. Mais comment s'imposer dans un tel écosystème pour une application tierce ? " Nous sommes la première appli à avoir obtenu en septembre l'autorisation d'Apple pour se connecter à l'API " Temps d'écran " sur iOS 16, précise le CEO. Les constructeurs élaborent les systèmes d'exploitation : ils ont donc beaucoup de contrôle sur l'utilisation finale. On peut y voir un conflit d'intérêt. C'est pourquoi un intermédiaire est nécessaire pour permettre aux utilisateurs de reprendre la main sur leur temps d'écran ".
Sans publicité, Opal a opté pour un modèle freemium. L'application est gratuite au téléchargement, mais certaines fonctionnalités sont payantes avec un abonnement annuel à 99 euros. Uniquement disponible sur iOS et Store Chrome à date, l'application ambitionne de se déployer à terme sur Android et sur les ordinateurs. Elle accélère également sur son déploiement à l'international.
D'abord lancée aux Etats-Unis, Opal, qui revendique 200.000 téléchargements, est désormais à l'assaut du marché européen. Elle sera disponible en France et en Belgique à partir de jeudi 22 septembre, avant de se lancer en Espagne, en Italie et en Allemagne d'ici la fin de l'année. Pour financer sa croissance, la startup a déjà levé 5,4 millions de dollars depuis sa création, notamment auprès d'Adjacent, Speedinvest et Isai. Les business angels Thibaud Elziere (eFounders), Jean-Charles Samuelian (Alan) ou encore Alban Denoyel (Sketchfab) ont également mis au pot.