Selon cette étude réalisée cet été par France Digitale et l'entreprise de conseil EY auprès de 583 startups, la quasi-totalité (98%) de ces jeunes pousses prévoit d'embaucher en 2022. Par ailleurs, 39% prévoient de doubler - ou plus - leur chiffre d'affaires cette année, et 25% des startups se déclarent rentables.
Parmi les défis qui se posent aujourd'hui, le baromètre cite le sentiment de dépendance à l'égard des Gafam. Celui-ci diminue, mais reste fort: 65% des jeunes pousses se sentent dépendantes des géants américains, et en particulier de leurs centres de données, contre 73% dans le précédent baromètre, publié en 2021. Face à cette situation, il faut chercher à imposer "l'interopérabilité" des services proposés par ces géants, pour ne pas être condamné à la dépendance vis-à-vis d'un seul fournisseur, a estimé Maya Noël, la directrice générale de France Digitale.
Mais il faut aussi "diriger la commande publique" vers les concurrents français et européens des Gafam, a-t-elle estimé. "Il faut un Buy European Tech Act", une loi permettant aux États et aux administrations d'accentuer leurs commandes aux petites entreprises du secteur, a-t-elle insisté.
France Digitale demande également la poursuite des efforts d'harmonisation du marché européen, pour donner aux startups un marché local comparable à celui de leurs concurrentes américaines. Les startups souhaitent tout particulièrement voir progresser l'harmonisation européenne des BSPCE, sorte de stock-options pour créateurs d'entreprises. Il s'agit d'un outil clef de rémunération pour les jeunes pousses, mais qui se transforme en "énorme casse-tête" quand on veut en distribuer dans plusieurs pays à la fois, a souligné Maya Noël.
L'harmonisation du marché européen, mais aussi le recrutement de talents en nombre suffisant, sont les principaux défis identifiés par les startups pour les dix prochaines années à venir, a de son côté relevé Franck Sebag, associé chez EY.