Espagne, Portugal, Italie et Allemagne. Après avoir convaincu une centaine de clients en France, la start-up Incepto se lance sur quatre nouveaux marchés européens. L’entreprise née en 2018 à Paris a mis au point une plateforme de solutions, basées sur l’intelligence artificielle et appliquées à l’imagerie médicale. Le but : améliorer la qualité des diagnostics, la prise en charge des patients et faire gagner du temps aux équipes médicales.
Aucun concurrent dans les pays ciblés
Après avoir levé 5,6 millions d’euros en 2019 pour prouver la pertinence de son produit et le lancer sur le marché, la société de 60 salariés vient de réunir 27 millions d’euros pour s’internationaliser. Un tour de table mené par LBO France, avec la participation de Wille Finance et de ses investisseurs historiques : AXA Venture Partners (AVP), le fonds Patient Autonome de Bpifrance et Karista. " Le marché est en pleine croissance. Depuis environ 9 mois, toutes les structures médicales veulent s’équiper de ce type de solutions ", précise Antoine Jomier, le co-fondateur. Et aujourd’hui, aucun concurrent n’est présent dans les quatre pays ciblés par la société.
Incepto, qui travaille principalement avec des hôpitaux et des cliniques, vient donc de créer trois filiales en Italie, en Allemagne, et en Espagne, pour adresser également le marché portugais. Des équipes d’une quinzaine de salariés sont en passe d’être recrutées. " L’idée est de répliquer la même chose qu’en France. Et le domaine médical requiert beaucoup de confiance. D’où la nécessité d’avoir des salariés sur place ", précise Antoine Jomier.
Détection du cancer du sein, recherche de fractures…
En parallèle, l’entreprise noue des partenariats avec d’autres start-ups pour développer son offre de services, en intégrant plusieurs applications sur sa plateforme. " Nous travaillons déjà avec une dizaine de sociétés et nous venons de créer 5 nouveaux partenariats ", poursuit le co-fondateur. Incepto a notamment embarqué les solutions de Pixyl, qui analyse des IRM dans le cadre de maladies neurodégénératives, de Milvue, spécialisé dans les urgences et la recherche de fractures ou encore de Screenpoint, pour la détection du cancer du sein.
Désormais, elle intègre la technologie de la start-up Paire, spécialisée dans le suivi des cancers, un outil qui se concentre sur les problématiques respiratoires ou encore une application chargée d’identifier les pathologies du dos. " L’objectif est de multiplier ces partenariats pour toucher encore plus de cas cliniques ", souligne Antoine Jomier. Car les clients d’Incepto s’abonnent à la plateforme et choisissent ensuite le nombre d’applications auxquels ils veulent avoir accès, en fonction de leurs besoins. Donc plus l’offre sera étoffée, plus la cible d’Incepto sera large.
La société, qui réalise 3 millions d’euros de chiffre d’affaires, n’a pas encore atteint son seuil de rentabilité. Aujourd’hui, elle traite environ 100 000 patients par mois et s’est fixé pour objectif de multiplier par 10 ce nombre d’ici 2024. " Dans 2 ans, on espère travailler avec 1 000 clients dans les différents pays où nous sommes présents. "