Uber, Bird, Just Eat, Gorillas ou encore Better.com ont toutes remerciées plusieurs centaines de leurs salariés au cours de l’année qui vient de s’écouler. Le phénomène inquiète l’Europe, qui craint de voir une telle situation arriver à ses portes, autant qu’une baisse du financement de ses startups. Une situation face à laquelle la directrice de la Mission French Tech, Clara Chappaz, se voulait confiante. Lors du salon VivaTech, organisé en juin, elle nous assurait : "Il faut être prudent, mais pas alarmiste. La France s’en sort bien. [...] Les montants des levées et les valorisations ne seront peut-être pas les mêmes, mais les entrepreneurs du Next40 sont très sensibilisés à la situation et déjà dans l’action. Ils ont déjà vécu – en quelque sorte – ce genre de période incertaine avec le Covid et ils font preuve d’une grande flexibilité."
La France résiste
Sans toutefois tirer de conclusions hâtives, le fonds NPG Capital a mené l’enquête auprès de plus de 11 700 startups européennes, nord-américaines et israéliennes. Le constat est sans appel : entre février et juin 2022, les offres d’embauche publiées chaque semaine ont diminué de 41 % - passant de 15 000 à 8 800 environ. L'Europe a connu une baisse légèrement plus importante (-43 %) que les Etats-Unis (-39 %). Un phénomène qui s’explique par la crise russo-ukrainienne, qui affecte davantage les pays de l’Union européenne que les Etats-Unis ou le Canada.
Dans son étude, NGP Capital s’intéresse de plus près à la situation du trio France, Allemagne, Royaume-Uni. Comparé à son voisin, l’Hexagone s’en sort plutôt bien avec une chute de 9 % des recrutements contre 38 % au Royaume-Uni et 60 % en Allemagne entre février et juin 2022. La tendance en France est portée par une relance des recrutements depuis la mi-mai, alors que les offres accusaient une baisse de 15 % à l’époque.
Les commerciaux, principaux touchés
Si aucun pôle n’est épargné, on observe néanmoins que les postes de commerciaux sont ceux qui subissent la plus grande chute (-48 %) suivi des métiers tech (-45 %) et de ceux liés aux opérations (-39 %). L’étude montre également que les startups dont la dernière opération de financement était une série A ou B sont plus affectées par la chute des recrutements que les autres. Ce qui laisse sous-entendre que les capitaux nouvellement acquis seront sans doute davantage investis dans la R&D et la structuration de l’entreprise et dans des recrutements plus ciblés vers le produit et non le renforcement de l’équipe de vente.