Né dans l'Essonne, habitué à surfer pendant les vacances, une maladie l'oblige à aller vivre près de l'Océan. Un mal pour un bien puisque c'est là qu'il devient " vraiment accro et que ma passion décolle ", raconte-t-il avec tant d'enthousiasme. La mer ne le quitte pas. Lycéen à Marseille, il part avec son bac en poche, destination Guadeloupe. L’objectif ? Se perfectionner au longboard. De retour en France avec un titre de champion de Guadeloupe, puis une cinquième place aux championnats de France en 2019, à l'âge de 19 ans, il reprend les rênes d’un club de surf à La Ciotat.
De l'eau au digital
Dans l'eau du matin jusqu’au soir, 365 jours par an, entre les cours qu'il donne et le club qu'il gère, il ne sait plus où donner de la tête. " Le quotidien d’un professeur de surf, c’est 8 heures dans l’eau à gérer des cours dans des conditions météo changeantes. Entre deux sessions, il doit assurer la gestion administrative, les plannings et la communication. Sans oublier de s’assurer que le matériel est bien rangé, rincé et prêt pour de prochaines sessions ". Louis Demessine a alors " rêvé d'une application qui pourrait me simplifier la vie ". C’est ainsi que Surfnow se lancé le 20 mai dernier, co-fondée avec Laure Matarese - une juriste et amie de longue date.
" Surfnow, c'est un peu le Doctolib du surf "
Avec Surfnow, fini les heures perdues dans la gestion administrative des cours. Place à l’efficacité et au gain de temps, même sans réseau, comme c’est souvent le cas sur les plages atlantiques. " Surfnow offre aux professionnels un moyen très clair de gérer les agendas selon plusieurs filtres : par jour ou par moniteur. Le remplissage des données est automatisé, ce qui permet une meilleure visibilité et adaptation des cours en fonction des marées et de la météo, une meilleure répartition des niveaux ainsi qu’une gestion simplifiée des paiements. Tout un ensemble de tâches administratives qui prennent trop de temps aux gérants de clubs " explique ce jeune entrepreneur.
Pour les particuliers, " le client doit pouvoir réserver un cours en 5 clics. C'est un peu comme Doctolib. Chaque profil pourra trouver en quelques clics, le cours adapté à ses besoins : lieu, âge, niveau, tarifs, et paiement " poursuit Louis Demessine. Là encore, Surfnow facilite le processus. " Avant, il fallait cliquer sur l'école de surf pour savoir s’il y avait des disponibilités, car la plupart n'ont pas leur planning affiché ou mis à jour en temps réel. Il fallait ensuite envoyer un mail pour confirmer le cours, envoyer un acompte par chèque et voie postale ".
Si la plateforme fédère déjà 20 écoles de surf (France, Polynésie et Guadeloupe), l’objectif est de rassembler d’ici un an, la moitié du parc français, soit 250 écoles. Et l'an prochain, Surfnow sera proposé aux 174 écoles membres de la Fédération Française de Surf. Avec un abonnement facturé à 40€/mois sur les seuls mois où le club de surf est ouvert, l'offre séduit déjà et Surfnow envisage un développement au Portugal, en Espagne et au Maroc. Labellisée French Tech et Initiative Remarquable, elle mise sur un sport en pleine expansion et désire élargir son offre à d'autres sports de glisse comme la voile et le kite.
Oser se lancer à 20 ans
Entre les aides (In Cube, France Initiatives et Bpifrance), le prêt bancaire et les fonds propres, Surfnow a pu miser sur une enveloppe de près de 100 000 euros pour se lancer. L'équipe est encore embryonnaire avec une personne rémunérée pour gérer les réseaux sociaux et une société prestataire qui travaille sur la technologie. " Un bon début " estime Louis Demessine qui s'est lancé dans l'aventure avec seulement un bac en poche. Il fallait oser ! " Le secret, c'est de bien savoir s'entourer, bien se renseigner sur les mécanismes d'aide et, le plus important, d'oser. Plus on réfléchit, plus on se bloque " confie ce jeune entrepreneur qui ne rêve que de remonter illico sur sa planche !