La majorité des patients ignorent en souffrir. L’apnée du sommeil concerne 900 millions de malades dans le monde – dont 3 à 4 millions en France –, mais la communauté médicale juge que 80 % d’entre eux ne sont pas diagnostiqués. La faute à une méconnaissance de la problématique, mais aussi à des symptômes s’installant de manière insidieuse ou des délais de rendez-vous trop longs avec un professionnel de santé. Pour faciliter le processus, la startup Apneal a développé un dispositif de diagnostic compact : le patient doit seulement posséder un smartphone pour passer l’examen. En attachant ce dernier à son thorax à l’aide d’un bandage adhésif vendu en pharmacie, le malade est en mesure d’enregistrer les sons et mouvements de sa respiration, ainsi que ses battements cardiaques. De quoi permettre au médecin de vite valider ou écarter la piste de l’apnée du sommeil.
Supprimer toute manipulation de matériel
La pose du diagnostic est cruciale, alors que cette pathologie a des conséquences majeures sur la qualité et l’espérance de vie des personnes qui en sont atteintes. Apneal donne la possibilité aux médecins de diriger un patient vers un spécialiste pour réaliser un examen approfondi dans le cas où c’est nécessaire. Le tout, sans avoir à fournir un objet connecté – ce que proposent la plupart des concurrents directs de la jeune pousse, à cette heure. Créée en février 2021 par Séverin Benizri et Guillaume Cathelain, Apneal repose sur une technologie développée à l’université Paris Sciences & Lettres (PSL) et se distinguant du fait d’"une fiabilité équivalente à une polygraphie ventilatoire" – l’examen médical traditionnellement pratiqué pour diagnostiquer l’apnée du sommeil – ainsi qu’"une accessibilité, une répétabilité, un prix et une simplicité d’usage sans commune mesure".
Apneal, qui estime "supprimer tout besoin de manipulation de matériel tout en offrant des tracés interprétables par les médecins" , indique s’adresser prioritairement aux centres de sommeil. Son produit, encore en phase de validation clinique, pourrait également être commercialisé en B2B2C par le biais d’une prescription médicale. Ce qui lui conférerait alors une finalité distincte d’autres objets estampillés "santé" et destinés au grand public, tels que les montres, anneaux, bracelets ou matelas connectés. C’est bien sa certification en tant que dispositif médical qu’entend décrocher la startup, qui pourrait alors espérer voir sa solution remboursée par la Sécurité sociale. Apneal ne dégage pas encore de revenus, mais a reçu l’appui de Bpifrance via le fonds French Tech Seed. Elle prévoit de boucler un premier tour de table d’ici à la fin 2022 pour poursuivre son développement.