Malgré le flou qui entoure encore l’avenir du Web3, le secteur suscite un intérêt majeur dans l’Hexagone. Depuis quelques mois, les annonces se multiplient. Partenariat entre Simplon et Meta pour monter une école du métavers, lancement d’un fonds de 100 millions d’euros par Ledger et Cathay, installation d'un espace dédié au Web3 à Station F par Binance, sans oublier le startup studio 3Founders. L’écosystème tech français semble se parer pour ces technologies.
“C’est un secteur assez particulier qui est encore très récent” , reconnaît Florent Quinti, product lead chez 3Founders qui observe néanmoins une récente évolution. Au cours des dernières années, nous étions dans la spéculation, dans une logique technologique de protocole et d’architecture comme pour le Web2 auparavant. Mais depuis un an et une première vague de NFT, le Web3 devient de plus en plus mature”. Résultat, selon lui, “nous sommes passés dans une phase de recherche des cas d’usage de demain”. c'est bien sur ce prisme que le startup studio entend se positionner.
Plusieurs cas d’usage se développent aujourd’hui :
- Dans un premier cas, le Web3 permet d’offrir une nouvelle expérience aux consommateurs ou aux fans d’artistes grâce aux NFT. “On peut, par exemple, imaginer une solution de partage de royalties avec un financement des artistes par des NFT sur la même logique qu’un investissement en entreprise. Si l’artiste connaît le succès, les fans recevront des royalties” , développe Florent Quinti.
- “On observe une tokenisation de certains mécanismes de récompenses dans l’univers du jeu video” , constate le product lead. Epic Games Store proposera bientôt à des utilisateurs le titre “Grit” qui intègrera des NFT comme le souligne les Echos.
- L’intégration de token dans les mécanismes et les applications du Web2 afin d’améliorer l’expérience utilisateur.
La France, en bonne position
Si le Web3 séduit les entrepreneurs qui foisonnent d’idées pour le faire vivre, les grands groupes ne le boudent pas non plus. “Ces derniers se montrent très intéressés par le Web3 et comme tous les acteurs du secteur sont des startups, ils sont donc obligés de prendre des risques en se rapprochant d’elles et en réalisant des partenariats”, analyse Florent Quinti. La preuve par l’exemple. La première pépite sortie de 3Founders, Cohort a déjà séduit Etam. Son ambition ? Proposer aux marques un outil d’engagement “qui leur permet d’envoyer des NFT à leurs clients afin de leur offrir des expériences exclusives” exposait récemment à Maddyness Thibaud Elzière.
Quid des investisseurs, essentiels pour financer leur développement ? Là encore, les signaux sont au vert comme en témoigne la création du fonds de Ledger et Cathay -soutenu par Bpifrance- en juin dernier. “Nous avons de la chance d’avoir l’exemple de la réussite de Sorare en France qui a levé 680 millions de dollars en septembre. Cela prouve qu’une jeune société peut très rapidement croître , pointe t-il. Ce succès encourage les fonds à investir -parfois dans des deals très early stage”- . Un signe de bon augure pour la France qui ne semble pas vouloir rater le coche cette fois-ci.
“Aujourd’hui, il n’y a pas de pays leader dans le Web3 ou le métavers. Nous sommes véritablement dans une phase de création de nouvelles catégories de marché. Même les Etats-Unis regardent ce qui est en train de se passer en France. La France a pris une bonne vague dans le Web3” , observe Florent Quinti. Avant d’ajouter, à l’évocation de The Sandbox, que “la France n’a pas réussi à créer une grande plateforme dans le Web2” mais pourrait bien réussir dans le Web3.