"La crise semble avoir stimulé des besoins d'investissements en faveur de la transition digitale des entreprises", constate l'institution dans la dernière édition de l'Observatoire du financement des entreprises. "A mi-2021, 26% des PME (petites et moyennes entreprises, NDLR) déclarent une accélération des dépenses dans ce domaine tandis que 2% seulement envisagent de les reporter ou de les annuler", détaille la Banque de France. "Ce phénomène apparaît plus marqué pour les ETI (entreprises de taille intermédiaire), ces pourcentages s'établissant respectivement à 59% et à 1%", ajoute-t-elle.
Les investissements dans la transition écologique ont également bénéficié d'une "certaine accélération depuis 2021", observe aussi la banque centrale sur un ton plus prudent. "Un tiers des investissements des TPE-PME seraient concernés par cette thématique contre environ 25% avant la crise", détaille-t-elle. "Alors que les études soulignent que les dirigeants d'entreprise sont conscients des enjeux" de la transition énergétique, leur engagement se matérialise cependant plutôt par "des investissements ponctuels et l'évolution vers des pratiques responsables que par la mise en oeuvre d'investissements plus structurants", écrit l'institution."Il faut souligner l'importance de la rentabilité de ces transitions, du retour sur investissement qui sont les principales questions du point de vue du chef d'entreprise", poursuit-elle.
Plus généralement, la Banque de France se félicite de la résilience des investissements des entreprises françaises pendant la crise. En volume, leurs dépenses d'investissement ont certes baissé en 2020 par rapport à l'année précédente, mais moins fortement que leur valeur ajoutée. Mécaniquement, le taux d'investissement (la proportion de dépenses d'investissement dans la valeur ajoutée totale) a donc progressé en 2020, première année de la pandémie. "D'après les données de comptabilité nationale, cette résistance de l'investissement en France ne se retrouve pas ailleurs en Europe (...) puisque partout on observe un fléchissement du taux d'investissement entre 2019 et 2020, sauf en France", se réjouit l'institution.
Un phénomène attribuable aux dispositifs de soutien aux entreprises déployés en 2020 par le gouvernement, en particulier le Fonds de solidarité et le chômage partiel, explique-t-elle. Cependant, le recours aux aides n'est pas "systématique", constate la Banque de France, qui plaide pour un "accompagnement" renforcé des entreprises dans leurs projets d'investissements.