Et une de plus. EcoVadis, spécialisée dans l'évaluation de la responsabilité sociale et environnementale (RSE) des entreprises, annonce ce mardi 14 juin 2022 être entré dans le club sélect des licornes (sociétés "tech" valant plus d'un milliard de dollars) avec une levée de fonds de 500 millions de dollars – soit 479 millions d'euros – auprès d'Astorg, de BeyondNetZero, de General Atlantic, de GIC Private Limited et de Princeville Capital. La clôture de la transaction est prévue pour le deuxième trimestre 2022, après l'obtention des autorisations réglementaires.
Le groupe français utilise l'analyse de données et l'intelligence artificielle, complétée par de l'analyse humaine, pour permettre à des entreprises du monde entier d'obtenir une notation RSE à des coûts compétitifs. Cette notation peut être exigée par des grands groupes clients, qui en ont besoin pour leur propre notation, ou par des fonds d'investissement de plus en plus demandeurs de ce genre de garanties.
Se lancer à la conquête de l'Asie
Fondée en 2007, EvoVadis a connu une croissance accélérée ces dernières années, revendiquant une progression de 50 % de son chiffre d'affaires en 2021 – à un niveau qui reste non communiqué. L'entreprise emploie 1 350 personnes à travers le monde, dont 120 en France, et a aujourd'hui "460 postes ouverts" dans le monde, selon son co-fondateur Frédéric Trinel.
Selon le dirigeant, 45 % de la masse salariale est située à l'Île Maurice, en Tunisie ou en Pologne en "off-shore" , c'est-à-dire en soutien à l'activité dans toutes les autres zones géographique du monde. EcoVadis utilise pour son évaluation des données fournies par l'entreprise via des questionnaires, mais aussi des données externes issues par exemple de banques de données publiques, voire de rapports d'ONG. "Nous avons 21 critères d'analyse" pour effectuer une notation, dont l'un "évidemment très important" concerne les émissions de carbone, a indiqué Frédéric Trinel.
La société, qui réalise déjà 30 % de son chiffre d'affaires aux États-Unis, veut continuer à augmenter ses ventes outre-Atlantique et préparer la conquête du marché asiatique, grâce notamment à l'entrée dans son capital du fonds souverain de Singapour. Les licornes françaises n'étaient encore qu'une poignée il y a trois ans, mais la croissance du troupeau a accéléré ces derniers mois, avec des opérations de levées de fonds de plus en plus importantes et rapprochées.