Anne Boden n’y va pas avec le dos de la cuillère. Pour la patronne de la néobanque britannique Starling, l’engouement autour des cryptomonnaies " est très dangereux ". " De nombreux portefeuilles [crypto] sont directement connectés aux systèmes de paiement. C'est une menace pour la sécurité de nos systèmes de paiement dans le monde ", a alerté Anne Boden lors du Money 20/20, grand-messe de la FinTech, qui se déroule à Amsterdam (Pays-Bas) du 7 au 9 juin 2022.
Pour l’entrepreneuse galloise, il existe bel et bien un risque d’être victime de fraude lorsqu’on investit dans les cryptomonnaies. " Les clients se font arnaquer, affirme-t-elle. Nous passons beaucoup plus de temps à protéger les clients des escrocs qu'à essayer de promouvoir la crypto. " C’est la raison pour laquelle Anne Boden ne compte pas proposer d’offres crypto au sein de Starling, qui compte des investisseurs comme Goldman Sachs et Fidelity. En tout cas, pas pour l’heure.
Anne Boden of @StarlingBank with @amyobrian of @Siftedeu 🎙
- “Is #Starling offering #crypto anytime soon?”
- “Maybe, but not yet. Our priority is protecting customers from #cryptocurrency fraud, rather than promoting #digitalasset products.” @AnneBoden #Money2020EU pic.twitter.com/QYN97tIGMA
— Sebnem Elif Kocaoglu Ulbrich (@sebnemelifk) June 7, 2022
Des efforts à fournir dans la lutte anti-fraude
La question pourrait toutefois être reconsidérée, lorsque les sociétés de cryptoactifs auront réglé leur problématique de sécurité et auront rattrapé leur retard en matière de lutte contre le blanchiment d’argent. Au mois d’avril 2022, la Financial Conduct Authority du Royaume-Uni avait, en effet, publié les conclusions d'une étude qui révélait que les néobanques n’en faisaient pas assez pour lutter contre la fraude.
La mise en garde d’Anne Boden ne devrait pas tomber dans l’oreille d’un sourd. D’autant que de plus en plus d’acteurs du paiement adoptent les cryptomonnaies. C’est le cas, par exemple, des géants des cartes de crédit Mastercard et Visa, qui ont ouvert leurs réseaux aux actifs numériques, ou encore de PayPal, qui propose depuis quelques mois à ses utilisateurs américains et britanniques d'échanger des bitcoins et autres cryptomonnaies.
D’autres grandes entreprises, à l’instar de Microsoft, avancent plus prudemment sur le terrain des cryptomonnaies. Le géant technologique américain insiste sur le fait que ses actionnaires ne seront jamais exposés aux fluctuations de prix des devises numériques. PayPal et Apple ont fait des promesses similaires.