C’est une opération XXL. La startup Nfinite, créée à Bordeaux en 2016 sous le nom de Hubstairs, annonce ce mardi 7 juin 2022 avoir bouclé une série B de 100 millions de dollars – soit 93,8 millions d’euros. Elle a reçu l’appui des fonds américains Insight Partners, spécialisé dans le secteur des logiciels d’entreprise, et US Venture Partners, déjà présent à son capital depuis septembre 2021. Le tour de table porte à 112 millions d’euros le total des fonds levés par l’entreprise, ce qui la "valorise comme une demi-licorne" , a indiqué son fondateur Alexandre de Vigan au Figaro.
À l’origine d’un outil de visualisation de produits en 3D sur les sites marchands, Nfinite entend bien profiter des effets de la crise du Covid-19. Selon la plateforme Statista, citée comme source par la startup, l’e-commerce va connaître une croissance de 50 % au cours des quatre prochaines années, pour atteindre des ventes de 7,4 trillions de dollars.
Générer engagement et conversion
D’après Nfinite, ce "développement rapide doit aller de pair avec une expérience visuelle enrichie pour les consommateurs en ligne". Alexandre de Vigan pointe ainsi le fait que "les sites qui proposent des contenus visuels plus riches et plus diversifiés génèrent jusqu'à 10 fois plus d'engagement et 2 fois plus de conversion". Nfinite, qui développe une plateforme SaaS reposant sur une technologie d’imagerie 3D, permet aux e-commerçants de créer, afficher et gérer un nombre illimité de visuels de produits, afin d’offrir aux consommateurs une expérience personnalisée et immersive.
Dans le même temps, la startup avance que sa technologie se substitue à la traditionnelle séance photo permettant d’illustrer la fiche produit sur un site marchand, "souvent associée à une logistique complexe et coûteuse". De quoi allier renforcement de la probabilité d’achat et réduction des coûts opérationnels.
Une formule payante, à en croire les indicateurs clé communiqués par la startup. "Nfinite a multiplié ses revenus par 10 en 2021 et compte parmi ses clients trois des cinq premiers acteurs mondiaux du retail" , relève-t-elle dans la cadre d’un communiqué sans donner de nom, mais précisant au Figaro que ces contrats représentent jusqu’à 60 % de son volume d’affaires. En France, l’entreprise compte les enseignes d’équipement de la maison But et Conforama, ainsi que celle de la grande distribution Leclerc parmi ses clients.
Elle entend utiliser la série B de 93,8 millions d’euros pour "s’imposer comme une référence mondiale du visuel produit, développer ses opérations marketing, commerciales et d’ingénierie pour soutenir l’adoption rapide de sa plateforme par le marché et bâtir une grande communauté de talents spécialisés dans la 3D pour le commerce". Pour rester pertinente à long terme, la plateforme explore d’ores et déjà les possibilités offertes par le Web3 et le métavers.