Mise à jour d'un article initialement paru le 30 mars 2019.
À l’heure où les technologies numériques prennent de plus en plus de place dans notre quotidien (automatisation, domotique), les enfants y sont également confrontés de plus en plus tôt. La curiosité dont ils font preuve dès l’âge de trois ans les amène à vouloir en apprendre toujours davantage. Cependant, à ce jour, l’un des seuls moyens à leur portée pour accéder à l’apprentissage du numérique reste l’écran. Un outil dont l'usage excessif par les plus jeunes a été pointé du doigt par certains scientifiques, des années durant.
Alors, comment faire comprendre à un enfant le fonctionnement d’un robot ou ce qu’il y a derrière un écran ? L’accompagnement proposé par Colori, qui revendique "avoir initié 6 000 enfants depuis sa création en 2018" et "travailler avec une cinquantaine de communes partout en France" - parmi lesquelles Douai, Pau ou Saint-Raphaël -, s’attaque directement à ces questionnements en éveillant la curiosité des plus jeunes durant des ateliers inspirés de la pédagogie Montessori. Elle annonce, ce mardi 17 mai 2022, avoir levé un million d'euros auprès de la Banque des Territoires, de MAIF Impact, ainsi que d'Aurélie Jean, scientifique numéricienne derrière la MedTech DpeeX.
Apprendre, sensibiliser, inclure
Les enfants ont ainsi accès à des activités les initiant au code et à la logique informatiques. Pour apprendre la programmation, ils imaginent par exemple des aventures et créent des algorithmes avec le robot Cubetto de Primo Toys. Pour découvrir le fonctionnement d’un écran, ils réalisent des dessins binaires, en mosaïques. Les concepts numériques sont ainsi malléables grâce à ces activités sensorielles.
"Nous avons développé près de 50 activités d’initiation au numérique sans écran. Le conte Hayo le Robot permet, par la narration, aux enfants de comprendre les grands concepts de l’informatique à l'image de l'algorithme ou du système binaire" , expose à Maddyness Amélia Matar, la co-fondatrice de Colori, indiquant "initier les enfants quant aux enjeux écologiques liés au numérique". La jeune pousse a, entre autres, noué un partenariat avec GreenIT visant à proposer "une activité ludique pour comprendre l’impact écologique de la fabrication des smartphones".
Depuis 2017, Colori collabore également avec plusieurs communes d’Île-de-France, au sein des centres de loisirs des villes de Pantin, Meudon, Montreuil, Lieusaint et d’écoles Montessori parisiennes. "Ce partenariat avec les collectivités locales s’inscrit dans une démarche inclusive, nous permettant d’aller là où sont les enfants indépendamment de leur origine sociale ou de leur zone géographique" , explique Amélia Matar, précisant avoir également organisé des ateliers hebdomadaires avec la Fabrique artistique et numérique de la ville de Rosny-sous-Bois.
La levée d'un million d'euros annoncée ce jour doit, selon Colori, lui permettre d'"accroître sa force de frappe au cœur des territoires, pour atteindre davantage les quartiers prioritaires de la ville et les zones de revitalisation rurale" et de "renforcer son offre, ses partenariats stratégiques afin de conquérir des parts de marché et d’asseoir son positionnement". Une place est à prendre : selon ses dires, 13 millions de Français manquent encore de compétences en matière numérique. Dans sa démarche inclusive, la startup entend mettre le paquet sur la formation des femmes. Selon une étude de la Grande école du numérique, 30 % de ces dernières sont représentées dans la tech.