L’actu
C’est une première pour la startup, fondée il y a huit ans. Yespark annonce, ce lundi 9 mai 2022, avoir bouclé un tour de table de 28 millions d’euros avec le soutien de Ring Capital, Sofiouest, Founders Future et la Banque des Territoires. Jusqu’ici "auto-financé, du fait d’un service rentable dès la première année d’activité" , l’expert de la location de places de stationnement ouvre son capital afin de s’équiper en bornes de recharge électrique. Un tournant vers la mobilité durable, qu’il anticipe pour coller à la réalité du marché. "En 2028, on estime qu’un million de propriétaires de véhicules électriques n’auront pas d’alternative aux bornes de recharge publiques" , explique ainsi à Maddyness Charles Pfister, co-fondateur de YesPark, soulignant que le nombre d’immatriculations concernant ce type de véhicules "s’élevait à 160 000 en 2021 et ne cesse de progresser" . Il convenait donc de réagir à une "demande déjà forte" des utilisateurs de la plateforme pour ce type de prestation.
Le contexte
Yespark a été fondée en 2014 par Thibaut Chary et Charles Pfister, qui se sont rencontrés sur les bancs de leur école d’ingénieurs. "On est simplement parti du constat que le sujet du stationnement est une galère pour tous, partout dans le monde" , raconte ce dernier, rappelant que "les bailleurs, notamment sociaux, rapportent pourtant que 30 % des places de parking sont structurellement vacantes" . Ce qui représente une perte financière sèche pour eux et contribue aux difficultés rencontrées par les automobilistes pour stationner.
Les fondateurs de Yespark ont ainsi imaginé une solution permettant de louer durablement une place. "Les bailleurs peuvent rentabiliser ces espaces en les mettant à disposition des automobilistes qui en ont besoin" , résume Charles Pfister, précisant que 60 000 places de stationnement sont actuellement proposées à la location via le service de la jeune pousse.
Ce à quoi va servir cette série A
Pour faciliter les réservations, Yespark a développé une application mobile qui permet de se géolocaliser. Cette dernière permet aussi d’accéder à une "télécommande numérique" , à même d’ouvrir le parking retenu. La solution, disponible dans 800 communes françaises ainsi qu’une poignée de villes italiennes, a vocation à intégrer les innovations émergeant dans le domaine de la mobilité. "Le défi actuel, c’est la voiture électrique, martèle Charles Pfister. Le manque d’infrastructures est l’un des principaux freins à sa démocratisation. On estime ainsi que les deux tiers des Français sont intéressés, mais ne sautent pas le pas de ce fait."
En outre, un tiers des automobilistes roulant en voiture électrique ne possède pas de borne de recharge individuelle selon la jeune pousse. C’est là un de ses réservoirs de clients potentiels. Elle affirme avoir équipé 500 de ses 60 000 places de stationnement. "30 000 le seront d’ici à 2025" , fixe-t-il pour objectif, pointant un contexte assez favorable.
"Les pouvoirs publics forcent, quelque part, la transition vers l’électrique, à coups d’aides à l’achat de véhicules ou d’équipement" , explique Charles Pfister. La levée annoncée par la startup doit lui permettre d’installer les bornes nécessaires à l’accueil de ces véhicules sur ses places de stationnement. Elle prévoit de consacrer 8 des 28 millions d’euros recueillis à ce projet, qui doit être engagé sans attendre. "La notion de time to market est cruciale : il faut investir le marché, avant que d’autres acteurs le fassent" , assure le dirigeant.
Afin de coordonner ce chantier, Yespark recrutera des profils à même de suivre le déploiement sur l’ensemble du territoire. L’équipe commerciale s’étoffera aussi, pour densifier le réseau de places de stationnement. "Nous passerons de 50 collaborateurs à 115 d’ici à la fin 2022" , prévoit Charles Pfister. Et d’évoquer la prochaine grande évolution en matière de mobilité : "Les VTCs essaieront des véhicules autonomes à partir de 2025." Yespark veille au grain, en perpétuelle adaptation.