Pour développer son projet entrepreneurial et le faire évoluer, rien de mieux que le collectif. C’est pour cette raison qu’en 2015 Jean-Baptiste Rudelle, co-fondateur de Criteo, et Agathe Wautier, alors en poste chez Orange, ont décidé de créer The Galion Project, une communauté d’entrepreneurs de la Tech pour encourager les synergies à travers le partage d’expérience notamment. Dans la continuité de cette volonté de soutien à l’écosystème, The Galion Project vient de lancer 7 ans plus tard Galion.exe, un nouveau fonds d’investissement dédié à l’amorçage.
Galion.exe a été créé suite à un constat : le manque de fonds early-stage en France par rapport aux autres pays européens. Selon le Galion, les britanniques compteraient une trentaine de fonds actifs dédiés exclusivement à l’amorçage (et une dizaine de spécialistes du pré-amorçage), quand la France n’en aurait qu’une poignée. " L’écosystème témoigne d’une grande maturité ces dernières années en matière de capital déployé, mais cela commence à partir de la série A, analyse Willy Braun, co-fondateur du fonds. Pour que la chaîne de financement reste saine, il faut plus d’acteurs spécialisés dans l’amorçage, d’où le sens de la création de notre structure ".
Généraliste et national
Cette nouvelle société de capital-risque est intégrée au collectif d’entrepreneurs. Elle s’organise autour de deux instances : l’équipe d’investissement, que Willy Braun et Kevin Kuipers, respectivement anciens co-fondateur et partner chez Daphni, dirigent, et le comité stratégique, qui examine les dossiers reçus. " Ce comité est composé de quatre membres permanents, des entrepreneurs et business angels chevronnés, Didier Kuhn, Thierry Petit, Jean-Baptiste Rudelle et Carole Walter, précise le créateur de Galion.exe. Cette équipe est complétée d’une cinquième personne, choisie à chaque fois pour son expertise dans l’industrie ou le secteur de la startup étudiée ".
Pas de secteur de prédilection pour la société de capital-risque, qui préfère ratisser large. " Dans un marché mature, il y a un arbitrage stratégique à faire : soit on se spécialise dans une industrie avec une ouverture internationale, soit on reste généraliste et on se concentre sur un secteur national, explique le co-fondateur du fonds d’amorçage. On a fait le deuxième choix car on observe des entreprises très actives dans tous les secteurs, et qu’on s’appuie sur une communauté éclectique qui nous permet de rassembler des expertises sur plusieurs domaines d’activité ".
La plus-value de cette structure ? Le réseau et l’expérience pour un accompagnement soutenu des entrepreneurs qui figureront au portefeuille de Galion.exe. " Notre fonds est représenté par des entrepreneurs expérimentés qui apportent un savoir-faire stratégique aux fondateurs dès leurs débuts, dans la période clé et critique de l’amorçage, insiste Willy Braun. Ces derniers bénéficieront aussi de la programmation du Galion (événements, échanges, partage de connaissances d’entreprises dont la croissance est plus avancée…) et de tous ses outils et contenus (à l'instar du récent guide sur les exits, ndlr). Le but ? Accompagner aux mieux nos startups pour les emmener jusqu’au bouclage de leur série A ".
Avec ce fonds gravitant dans une forte communauté d’entrepreneurs, Galion.exe vise une levée de 60 à 80 millions d’euros pour se constituer un portefeuille d’une cinquantaine de startups d’ici 5 ans, " à raison d’un investissement par mois en moyenne ", ajoute Willy Braun. Elle a déjà réussi à lever 30 millions d’euros, dont 80% des souscripteurs sont des membres du Galion Project. Si aucun investissement n’a encore été officialisé, les tickets s’élèveront à entre 600 000 et 2,5 millions d’euros dans des tours de table d’entre un et 5 millions d’euros.