"Nous avons obtenu un financement de 500 millions d'euros" , tonne Stanislas Niox-Chateau, président de Doctolib, sur son profil LinkedIn. Cette levée de fonds, qui "valorise à 5,8 milliards d'euros" l'entreprise qu'il a fondée en 2013, doit lui "permettre de créer 3 500 nouveaux emplois, dans 30 villes en France, en Allemagne et en Italie sur les cinq prochaines années" . Ce qui porterait à 6 000 son nombre total de salariés. Quelque 700 postes sont ouverts pour l'année 2022.
La manne provient majoritairement du fonds français Eurazeo et de la banque publique d'investissement Bpifrance, déjà présents au capital depuis 2017 et qui demeurent les principaux actionnaires de Doctolib, derrière ses dirigeants et salariés, a précisé Stanislas Niox-Chateau.
La rentabilité espérée d'ici à 2025
Saluant "une marque de confiance pour les dix années à venir" , il espère que sa société atteindra enfin la rentabilité bien plus tôt, fixant "l'objectif pour 2024 ou 2025". Ce qui ne sera pas chose aisée car "chaque euro qu'on a, on le réinvestit" , assure Stanislas Niox-Chateau, énumérant les développements en cours de logiciels pour les médecins, infirmiers et kinés libéraux, mais aussi pour les hôpitaux, qui doivent tous aboutir cette année.
Sans oublier d'autres projets de "messagerie instantanée sécurisée" , d'échange de documents médicaux et de prescription électronique, mais a priori pas de nouvelle acquisition prévue sur ou en dehors de ses trois marché actuels - elle a déjà absorbé en octobre 2021 son concurrent italien Dottori.it. Pour rappel, l'entreprise a également racheté fin janvier 2022 la startup Tanker, spécialisée dans le chiffrement de bout-en-bout.
Doctolib prévoit dans ce cadre de lancer, à l'été 2022, une sorte de "WhatsApp des soignants" pour leur permettre d'échanger des messages et documents de façon sécurisée au sujet de leurs patients communs. Sa gestion des données personnelles des patients lui a, par le passé, été reprochée. L'entreprise assure que 300 000 personnels de santé sont recensés sur sa plateforme, qui compte également 60 millions d'utilisateurs particuliers à travers le Vieux continent.
Avec sa valorisation à 5,8 milliards d'euros, Doctolib bat ainsi le record de Back Market (5,1 milliards), qui avait elle-même pris l'ascendant sur Qonto (4,4 milliards) et Sorare (3,7 milliards).