Truffle Capital et le pôle de compétitivité mondial Finance Innovation viennent de publier un classement, réalisé en partenariat avec le Groupe BPCE, Sopra Steria et Sopra Banking Software, dont l'ambition est de mieux appréhender les performances, le dynamisme du secteur des FinTech et AssurTech françaises, ainsi que les enjeux auxquels il est confronté pour les années à venir. Pour ce faire, ces acteurs se sont appuyés sur cinq critères - levée de fonds, chiffre d’affaires, croissance, effectif et efficacité du capital - ainsi que plus d’une centaines d’entretiens réalisés auprès de cet écosystème.
De grosses performances en 2021
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le secteur se porte bien. L’an dernier, les FinTech et les AssurTech ont réussi à lever 2,5 milliards d’euros, s’imposant ainsi comme le premier secteur du capital innovation. Elles n’ont d’ailleurs pas seulement réussi à attirer des investisseurs mais aussi des clients. Le cumul de leur chiffre d’affaires dépasse le milliard d’euros, ce qui correspond à une croissance de 102% du chiffre d’affaires pondéré, par rapport à 2020.
L’étude montre que 52% des startups estiment avoir bénéficié de la pandémie contre 19% qui notent un effet négatif. La majorité d’entre elles (86%) ont connu une croissance en 2021, supérieure à 50% dans près de la moitié des cas (46%). Elles sont assez confiantes sur les résultats de 2022 : 55% d’entre elles visent une croissance supérieure à 50%.
Mais des disparités demeurent, notamment entre le top 10 et le reste du classement. À elles seules, Qonto, Payfit, Ledger, Younited Credit, Alan, Shift Technology, Swile, Lyra Network, Lydia et Descartes Underwriting cumulent 42% du chiffre d’affaires généré et 59% du total des fonds levés par les 100 entreprises du classement.
La R&D, moteur de la compétitivité
Si les 100 entreprises sélectionnées sont différentes, elles ont néanmoins des points communs. Un quart d’entre elles propose des services financiers aux entreprises, 19% des solutions d’assurance et 14% des services de paiement. Des services particulièrement demandés depuis la pandémie qui a mis en exergue le besoin de faciliter les échanges à distance et de simplifier au maximum les transactions et la gestion au jour le jour des comptes pour les sociétés. Très peu de sociétés se sont lancé dans l’épineux développement d’une néobanque.
Ces choix expliquent que les 100 FinTech s’adressent majoritairement (63%) à un marché B2B.
59% d'entre elles disposent d’un agrément ou d’une autorisation pour exercer leur activité et, parmi celles qui n’en possèdent pas, 35% envisagent d’en obtenir un. Pour développer leur solution, 86% des startups ont dû établir des partenariats avec des banques, des startups et des grands groupes.
Les solutions et les offres de ces 100 pépites reposent essentiellement sur les technologies d’intelligence artificielle (38%), les logiciels (38%) et le data management analytique (37%). Ce qui explique que 50% de leur effectifs soient des profils tech. Pour rester compétitives par rapport à une concurrence croissante, elles misent toutes sur la R&D en consacrant, en moyenne, 29% de leur chiffre d’affaires à cette brique.
Des entreprises qui s'exportent
Elles se démarquent aussi par deux autres points : leur internationalisation et leurs politiques de recrutement. Les FinTech cherchent rapidement à s’étendre hors des frontières françaises. Nombre d’entre elles possèdent ainsi des bureaux à l’étranger, principalement dans la péninsule ibérique (23%), l'Europe de l’Ouest (20%), le Benelux (19%) et l'Amérique du Nord (14%). L’Europe du Nord, l’Afrique et la Chine intéressent moins ces FinTech où elles sont très peu présentes. Elles sont également actives sur les enjeux de diversité (52%), la formation (45%) et l’emploi des femmes (36%).