"C’est un sujet de meuf" . Combien de fois Paola Craveiro, CEO et fondatrice de Vulvae, application dédiée à la santé vulvaire, a-t-elle entendu cette phrase ? Malgré les avancées en matière d’entrepreneuriat individuel féminin, les chiffres stagnent en termes de création de sociétés, selon une étude de l’Insee parue à l’occasion de la Journée internationale des droits de la femme. Les entrepreneuses de la FemTech, notamment, font encore face à de nombreux obstacles liés à leur genre et à la nature de leur projet. C’est le cas de Marie Comacle, fondatrice de Puissante, qui commercialise des sextoys facilitant la masturbation et la jouissance des femmes. L’ingénieure a le plus grand mal à faire de la publicité autour de son produit, "considéré comme pornographique" . Elle avait même déclenché les rires gênés du jury lors de sa présentation à l’émission "Qui veut être mon associé ?" , sur M6, il y a quelques semaines. Malgré le refus des investisseurs, Marie Comacle a pourtant reçu un flot de messages encourageants. Quant à "Coco", le vibromasseur qu’elle commercialise, ses ventes ont été dopées suite à cette vitrine télévisuelle.
Lever les obstacles liés au genre
Ce genre d’exemples, misogynes et révélateurs d’un malaise larvé autour des sujets concernant les femmes, Flore Egnell, déléguée Générale de WILLA, communauté et incubateur dédié à l’accompagnement des femmes dans la tech, en a, hélas, pléthore à raconter. "Beaucoup de femmes m’ont raconté comment, à des évènements, on leur demandait où était leur mari… Ou si le stagiaire homme, malgré sa jeunesse, était le directeur de leur propre startup !"
Trop souvent, les femmes elles-mêmes s’autocensurent, craignant d’être confrontées à des discriminations, de ne pas être légitimes, pas à la hauteur. Comment faire face à ces obstacles ? Comment réagir aux clichés sexistes et faire croître sa startup quand on est entrepreneuse ? Quelle est la place des hommes dans la FemTech ?
À l’occasion du troisième épisode de la newsletter Maddytips consacrée à la Journée internationale du droit des femmes, nous avons demandé à Paola Craveiro, Flore Egnell et Marie Comacle de partager leurs expériences et leurs conseils. Pour que demain, les petites filles, les adolescentes, rêvent d’imiter leurs héroïnes et d’entreprendre, de la même manière que les parcours de Steve Jobs, Bill Gates ou Xavier Niel, continuent d’inspirer nombre de vocations.