La pépite française InterCloud, qui propose aux entreprises d'interconnecter leurs différents "clouds" (informatique dématérialisée) sans passer par internet, a levé 100 millions d'euros pour pouvoir notamment financer son développement commercial en Europe, a annoncé la société ce mardi 15 février. En effet, déjà présente en France, en Italie, en Espagne et en Suisse, et en Allemagne, l’entreprise compte s’implanter dans d’autres pays, afin de devenir l’un des leaders européens du secteur. Cette série D, menée par Aleph Capital, avec la participation de Ventech et d’Open CNP, porte à 138 millions d'euros le montant total des fonds levés par InterCloud depuis sa création en 2010, trois ans après son dernier tour de table de 22 millions d’euros.
En utilisant ses propres infrastructures et celles détenues par des tiers - géants du cloud, opérateurs télécoms ... - InterCloud propose à ses clients une plateforme mondiale de circulation des données, accessible via plus de 100 points d'entrée sur la planète. Une fois connectées à ces points d'entrée, les entreprises peuvent accéder à leurs applications et données hébergées dans une multitude de cloud et faire circuler les données entre ceux-ci, avec une sécurité et une qualité améliorées par rapport aux communications classiques via internet. " Nous sommes à mi-chemin entre un opérateur de câble de sous-marins et un pur opérateur de services" de télécommunication, a expliqué à l'AFP son co-fondateur et directeur général Jérôme Dilouya.
Près de 20 millions d’euros de chiffre d’affaires
" Nous sommes plutôt orientés grands comptes, et nous faisons en sorte que leur système informatique tienne debout " explique Jérôme Dilouya, CEO d’InterCloud, à FrenchWeb, " il s’agit d’un marché très spécifique ". La startup adresse des problématiques concernant des entreprises qui disposent de données sensibles (banques, établissements de santé…). Parmi ses clients, InterCloud cite la SNCF, LVMH et " la moitié du CAC 40 ".
Cet acteur d’infrastructures emploie une centaine de personnes aujourd'hui, dont la moitié au sein de son siège parisien. Son chiffre d'affaires n'est pas rendu public mais se situe entre " 10 et 20 millions d'euros, plutôt dans le haut de la fourchette ", précise Jérôme Dilouya à l’AFP, avec une croissance annuelle de 25% ces deux dernières années.