3 février 2022
3 février 2022
Temps de lecture : 4 minutes
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Lemonway investit dans la lutte contre la fraude et la blockchain

Initialement spécialiste des solutions de paiement pour les plateformes de crowdfunding, Lemonway a fait évoluer son modèle pour les marketplaces. L'entreprise entend désormais capitaliser sur la blockchain, les cryptomonnaies et le crowdfunding immobilier.
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Boostée par la bonne santé des marketplaces, de l’e-commerce et du financement participatif (crowdlending comme crowdfunding), Lemonway continue sur sa lancée. La startup, qui édite une solution de paiement pour places de marché et plateformes de financement participatif, leur permettant d'encaisser les fonds pour compte de tiers, annonce une croissance de 76% du volume de transactions et de 65% de ses revenus. Ce qui se traduit par la gestion d'un volume de 5,5 milliards d’euros contre 900 millions d’euros seulement en 2016 et un chiffre d’affaires de 12 millions d’euros. Des résultats d’autant plus encourageants pour la suite que "nous n’avons pas concentré tous nos efforts sur l’acquisition, détaille Antoine Orsini, cofondateur et CEO de l’entreprise. Nous avons beaucoup investi dans la montée en puissance de notre outil" et son adaptation à l'évolution des réglementations.

Sécuriser les transactions

La réglementation est d'ailleurs un sujet au coeur de son modèle, Lemonway ayant obtenu l’agrément d’établissement de paiement en 2012. "Il n’y a pas d’avenir sans réglementation. Le paiement complexe et régulé force l’innovation et le cadre réglementaire favorise l’adoption massive. C’est la confiance qui permettra la poursuite du foisonnement des marketplaces dans toute l’Europe et même dans le monde" . C’est la raison pour laquelle la startup injecte 5 millions d’euros "dans sa KYC Factory [Know your customer, ndlr] pour améliorer l’identification des fraudeurs" et accroître le taux de conversion de ses clients. Une stratégie qui s’est traduite par de nombreux recrutements dont celui de Nadège Pupier, Chief Compliance and Risk Officer, qui a passé 8 ans au sein du Crédit Suisse. Ce pôle réglementation représente à lui seul un tiers des effectifs de l’entreprise (160 salariés au total). 

En 2021, Lemonway a également renforcé ses alliances avec des acteurs bancaires classiques mais aussi des FinTech européennes comme Fonoa, Verifone, Tripartie et Tink. "Tink est l'un des leaders mondiaux de l’open banking qui propose l’initiation de paiement et permet ainsi d’accéder directement à ses comptes bancaires pour payer une facture" , prend comme premier exemple Damien Guermonprez, cofondateur et président exécutif. La startup française s’est également rapprochée de Ripple, spécialisée dans les paiements internationaux entre entreprises. 

Blockchain et crowdfunding immobilier au menu

Ces bons résultats ne doivent pas faire oublier la concurrence qui sévit sur ce secteur. Lemonway fait face à Stripe, Adyen ou encore Checkout.com, devenus pour certains des géants mondiaux. "Les autres acteurs bien financés sont davantage sur l’e-commerce. La multiplication des services ne déstabilise pas le secteur" , assure Damien Guermonprez, convaincu que le marché est plutôt dynamisé par ces évolutions incessantes. Dans cette veine, Lemonway entend renforcer son positionnement sur les plateformes de crowdfuding mais aussi les marketplaces. "La place de marché est un modèle qui évince tous les autres modèles de distribution" , développe Damien Guermonprez. L'entrepreneur inclut dans sa définition les plateformes de financement participatif qui se multiplient et se spécialisent. "Le crowdfunding immobilier a permis de collecter un milliard d'euros en 2021, une croissance de 90% par rapport à 2020".

Ce qui n’empêche pas la startup de miser sur la blockchain et les cryptomonnaies pour 2022. Elle a d’ailleurs récemment adhéré à l’ADAN, l’Association Des Actifs Numériques et des technologies blockchain. Autre tendance que suivra Lemonway, le "Buy Now Pay Later" (BNPL) - le paiement fractionné - mais aussi la création des plateformes de seconde main. "Nous opérons déjà avec Kiabi qui vend désormais, en seconde main, les vêtements de ses clients" , note Damien Guermonprez.

Pour rester dans la course et espérer prendre la tête de son secteur, Lemonway a encore des chantiers à mener qui nécessiteront une prochaine levée de fonds prévue d'ici début 2023. Une augmentation de capital qui viendra compléter les 35 millions d'euros déjà réunis par la startup.  

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Crédit : Lemonway - Damien Guermonprez et Antoine Orsini