31 janvier 2022
31 janvier 2022
Temps de lecture : 4 minutes
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Descartes Underwriting part à la conquête de l'Amérique latine et de l'Asie

Un an et demi après sa série A, Descartes Underwriting lève 107,4 millions d’euros pour optimiser son outil de prévision des risques climatiques à destination des assureurs et des courtiers. L’AssurTech se lance aussi à la conquête de deux continents, l’Amérique latine et l’Asie, après avoir séduit 200 clients en Europe, en Australie et aux États-Unis.
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L'actu

Elle avait levé 15,7 millions d’euros, il y a près d’un an et demi. Descartes Underwriting a, ce lundi 31 janvier 2022, annoncé une opération d’une toute autre ampleur : une série B à hauteur de 107,4 millions d’euros, avec le soutien de Highland Europe, Eurazeo, Serena, Cathay Innovation, Blackfin Capital Partners, Seaya Ventures ainsi que Mundi Ventures. La startup, à l’origine d’un outil d’assurance paramétrique, ambitionne avec cette somme de poursuivre le développement de la modélisation des risques en matière climatique.

Un phénomène qui coûte cher aux assureurs, puisque la fédération France Assureurs chiffre les dommages des catastrophes naturelles à quelque 3,1 milliards d’euros pour la seule année 2020 en France comme le relaie ainsi Atlas Magazine. "Le marché de l’assurance d’entreprise connaît un momentum qui résulte du changement climatique, qui fait émerger des risques nouveaux, souligne dans un communiqué Tanguy Touffut, le directeur général et co-fondateur de l’AssurTech. Notre objectif est de nous imposer à l’échelle mondiale en fournissant notre solution aux sociétés, courtiers et organisations publiques exposées."

La techno

Descartes Underwriting a mis au point une solution qui permet d’agréger différents types de données afin de modéliser les risques climatiques. Cette évaluation paramétrique est permise par le biais de partenariats avec diverses organisations publiques et privées. La startup a conclu des accords avec l’Agence spatiale européenne (ESA), qui l’incube, mais aussi avec ses pendants américains (NASA) et japonais (JAXA). "Nous pouvons, de cette façon, obtenir des données satellitaires de précision" , se félicitait auprès de Maddyness Tanguy Touffut, au moment de la série A de la société. La société exploite aussi des objets connectés, tels que des caméras, par le biais de collaborations avec des acteurs privés.

Du fait de cette multitude d’outils à sa disposition, Descartes Underwriting est par exemple en capacité de déterminer la taille, la fréquence et la vitesse de grêlons. De quoi permettre aux assureurs de caractériser l’ampleur du phénomène et d’y apporter une réponse plus rapidement. "La tech permet de résoudre une équation jusqu’alors insoluble" , assurait ainsi Tanguy Touffut fin 2020. Quand les acteurs du secteur savent évaluer précisément les risques, les coûts sont nécessairement amoindris. Pour le client, c’est en parallèle la garantie d’un paiement rapide. L’AssurTech assure être devenue, "en moins de trois ans, un champion mondial" sur ce créneau. Elle dispose de bureaux à Londres (Royaume-Uni), New York, Houston, Denver (États-Unis), Sydney (Australie) ainsi qu’à Singapour.

Ce à quoi va servir la série B

Sa série B doit permettre à Descartes Underwriting de financer l’ouverture de bureaux à Madrid (Espagne) et Hong Kong (Chine) pour piloter le développement de ses activités en Amérique latine et en Asie. Par ailleurs, les effectifs de Descartes Underwriting en matière de recherche et développement sont amenés à quadrupler courant 2022. Composée de 50 data scientists et ingénieurs, elle bénéficiera ainsi de 150 recrutements au total – surtout des chercheurs, amenés à optimiser l’outil de prévision pour automatiser les remboursements. "On a du mal à admettre que 18 mois se passent encore entre la déclaration de sinistre d’une entreprise et son paiement" , s'agaçait Tangui Touffut lors de la série A, fin 2020.

L’AssurTech, dont la solution est d’ores et déjà utilisée par quelque "200 sociétés dans le monde, parmi lesquelles certaines figurent au Fortune 500" , a pour but de "signer de plus gros contrats" qu’actuellement pour poursuivre sa croissance. D’où l’intérêt de s’entourer d’investisseurs qui disposent, au sein de leur portefeuille d’actifs, d’exemples de passage à l’échelle réussis. Les entrants Highland Europe, Eurazeo, Seaya et Mundi Ventures "ont précédemment réalisé de belles performances et leur état d’esprit entrepreneurial en font les partenaires idéaux avec qui avancer" , a jugé par voie de communiqué Tangui Touffut.

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