"Nombre de nos jeunes pousses ne peuvent pas obtenir d'investissements en capital suffisant dans l'UE, lorsqu'elles ont besoin de se développer. Elles n'ont d'autre choix que de se tourner vers des investisseurs non-européens, c'est une perte majeure pour l'Europe" , a affirmé le commissaire européen au Marché intérieur, également chargé du spatial, Thierry Breton, lors de la 14e conférence spatiale européenne à Bruxelles.
Or, le secteur spatial et ses applications terrestres représentent "plus de 10 % de l'économie européenne et ses revenus devraient doubler au cours de la prochaine décennie" , a de son côté justifié Kris Peeters, vice-président de la Banque européenne d'investissement (BEI), maison-mère du Fonds européen d'investissement (FEI). "La vitesse de développement du secteur spatial exige que nous accélérions notre soutien aux innovations, à la recherche et aux entreprises liées à l'espace" , a plaidé Alain Godard, le directeur général du FEI. Le fonds Cassini doit changer la donne, pour Thierry Breton.
Encourager les investissements privés
Ce fonds, lancé avec le FEI, sera doté "d'au moins un milliard d'euros sur les cinq prochaines années" et permettra de susciter des investissements privés supplémentaires, a-t-il estimé. Selon le directeur général du FEI, Alain Godard, chaque euro investi par le FEI draine "3 à 4 euros" supplémentaires de la part d'investisseurs privés.
Ces derniers sont trop souvent frileux à l'idée de se lancer seuls dans des investissements considérés comme risqués, conduisant 80 % des startups à financer leur croissance auprès de fonds américains ou asiatiques, a-t-il relevé. Le fonds Cassini sera complété, selon Thierry Breton par un "instrument de dette" de la BEI pour permettre aux startups spatiales d'avoir accès à des prêts.
Pour rappel, le président du Centre national d'études spatiales (Cnes), Philippe Baptiste, avait appelé, peu après sa prise de fonction en avril 2021, son agence à prendre davantage de risques en confiant des contrats aux startups de la SpaceTech. Une des conditions pour pérenniser la présence de ces entreprises sur le territoire national, alors qu'elles pourraient être tentées de suivre les financements en s'installant à l'étranger.