Les années passent et rien ne change. Comme on pouvait s’y attendre, les investisseurs ont été plus frileux en décembre que les mois précédents. Selon nos calculs, les startups françaises âgées de 10 ans ou moins ont engrangé la somme de 340,1 millions d’euros. Il s’agit du deuxième mois le plus faible de l’année aussi bien en valeur totale qu’en volume d’opérations, juste derrière celui d’août – associé aux congés estivaux. Cela dit, le niveau des investissements réalisés au début de l’hiver semble durablement progresser puisque 258,8 millions d’euros avaient été levés en décembre 2020. Soit une hausse de 31,4 % sur un an, qui permet à décembre de talonner des mois traditionnellement forts du début d’année – 349,7 millions d’euros levés en mars et 377,6 millions en janvier derniers. Le nombre d’opérations menées est conséquent : on en recense 50, soit 16 de plus que l’an passé. Les amorçages restent majoritaires, concernant ainsi les deux tiers des opérations.
Une poignée de secteurs confortée
Les levées des startups les plus jeunes concernent au moins 27 tours de table, soit plus d’une levée sur deux. Les séries A se maintiennent notamment à un bon niveau, avec 7 opérations. Ce qui est encore plus marqué avec les séries B (5) et C (1), stables sur un mois. À la faveur d’un mois pauvre en méga-levées, des startups émergentes parviennent à se hisser dans le top 10 des opérations – à l’image de SiPearl (15 millions d’euros), Numeral (13 millions) et Collective (7 millions). Bien installée à la tête de ce classement, Lydia se détache avec sa série C de 88,6 millions d’euros. Le top 5, qui comprend également les opérations de Git Guardian (39,1 millions), La Belle Vie (25 millions), Shopopop (20 millions) et Sweep (19,5 millions), représente tout de même 57 % du montant levé.
Un secteur, haut comme d’habitude, concentre ce mois-ci le tiers des investissements : la FinTech, qui a amassé 110,5 millions d’euros – la série C de Lydia, qui est comptabilisée dans cette verticale, représente 80 % de cette somme. Suivent, en valeur, les services (47,6 millions), la cybersécurité (39,1 millions), la MedTech (29,9 millions) et la GreenTech (21,3 millions). Il s’agit là d’une confirmation pour des secteurs qui ont affiché une bonne dynamique toute l’année. À noter qu’en volume, les secteurs sont moins nombreux à se distinguer qu’à l’accoutumée. On recense 7 opérations dans la MedTech et la LegalTech, puis on retombe à 4 opérations dans les services et la FinTech. Deux secteurs déçoivent, au regard de leurs performances passées : l’énergie et la mobilité, qui font tous deux chou blanc pour la deuxième fois cette année en n’enregistrant tout bonnement aucune levée.
Pour ce qui est de la répartition géographique, l’Île-de-France continue d’attirer la plupart des capitaux avec 242,3 millions d’euros – soit 71 % du total. Paris concentre même 59 % du montant levé par les startups (201,3 millions) à elle seule, en décembre. Une rengaine à laquelle les investisseurs nous ont habitués cette année. Deux autres régions tirent leur épingle du jeu : l’Occitanie (28,5 millions en 4 opérations) et les Pays-de-la-Loire (24,5 millions en 4 opérations). Auvergne-Rhône-Alpes (12,55 millions en 2 opérations), Provence-Alpes-Côte-d’Azur (9 millions, 3 opérations) et Nouvelle-Aquitaine (9 millions, 2 opérations) s'en sortent bien. Le Centre-Val-de-Loire a, lui, enregistré ses deux seules levées de 2021, affichant un maigre bilan de 2,5 millions d'euros.