Mise à jour d'un article paru le 15 décembre 2021
Le Campus Cyber, une tour de 26 000 mètres carrés à la Défense rassemblant la fine fleur de la cybersécurité française ouvre ce mardi 15 février, comme l'avait indiqué son président, Michel Van Den Berghe, lors d'une conférence de presse en compagnie de Guillaume Poupard, le directeur général de l'Anssi (Agence nationale pour la sécurité des systèmes d'information), en décembre 2021. Cet espace est le résultat de deux années d'échanges et de discussions entre les acteurs de la cybersécurité et l'État, et vient d'être inauguré par Bruno Le Maire.
Voulu par Emmanuel Macron, le Campus Cyber va rassembler des représentants d'entreprises de cybersécurité de toute taille - de la startup aux géants -, des services de l'État, d'institut de recherche comme l'Inria et d'écoles spécialisées. Le but est de créer un environnement favorable pour l'innovation technologique et le rayonnement de la filière cyber française. À terme, entre 1 600 et 1 700 personnes travailleront sur le campus, dont 30 % représentant des grandes entreprises et 25 % des services de l'État (Agence nationale de la sécurité informatique, gendarmerie, police ou services de renseignements, militaires du Comcyber), selon les chiffres présentés par Michel Van Den Berghe.
L'espace dans la tour est réparti entre espaces privatifs pour les grands acteurs, sur cinq des treize étages, et espaces partagés pour les autres. L'Anssi, en particulier, bénéficie de l'un des treize étages de la tour, avec un effectif d'environ 80 personnes, selon Guillaume Poupard. Les entreprises non-européennes qui veulent disposer de leurs propres locaux auront leur propre étage. " C'est vraiment un point sur lequel on travaille, a expliqué ce mardi 15 février 2022 Michel Van Den Berghe. On cherche à voir comment faire venir de grands acteurs du numérique international. "
Un incubateur et un fonds d'investissement
Le but de cette tour dessinée par l'architecte Christian de Portzamparc est d'arriver à travailler sur " 20 à 30 projets " de jeunes pousses par an, pour parvenir à en lancer effectivement une dizaine sur la même période, a indiqué Christophe Dumoulin, qui pilotera l'incubateur. Un fonds doté de " 8 à 10 millions d'euros " a aussi été créé pour contribuer à hauteur de 300 000 euros aux jeunes pousses, a-t-il indiqué. Parmi les startups qui intégreront dans les prochains jours le Campus Cyber, on compte notamment Gatewatcher, qui vient de lever 15 millions d’euros auprès de Kepler Cheuvreux Invest.
Plusieurs groupes de travail thématiques associant plusieurs résidents du campus ont déjà commencé à fonctionner. Ces groupes travaillent notamment sur l'utilisation de l'intelligence artificielle en cybersécurité, ou encore sur une plateforme d'échange d'informations sur les attaques en cours.
Le campus cyber s'inscrit dans le plan "cybersécurité" de 1 milliard d'euros, dont 720 millions d'euros de fonds publics, annoncé par l'exécutif il y a un an. Le gouvernement a fixé pour objectif de parvenir en quelques années à tripler le chiffre d'affaires de la filière française de cybersécurité à 25 milliards d'euros, doubler le nombre d'emplois, et faire émerger trois licornes.