Arrivée il y a moins de 5 ans dans notre quotidien, l'application Yuka a réussi à mettre sur le devant de la scène le manque de transparence et de connaissance des consommateurs et consommatrices sur leur alimentation. Si ce type de solutions a fait émerger des prises de conscience, la qualité des informations est parfois mise en doute. Avec sa base de données, NumAlim, une société coopérative d'intérêt collectif qui rassemble l'ensemble des acteurs du secteur agroalimentaire, entend apporter sa pierre à l'édifice en proposant une information plus fiable.
Baptisé UniversAlim, ce référentiel "a vocation à recueillir, corriger, structurer et harmoniser les attributs" du règlement européen dit INCO sur l'information des consommateurs, pour l'ensemble des produits alimentaires des 15.000 entreprises françaises du secteur, ont annoncé ses concepteurs lors d'une visioconférence. Avec cette solution, NumAlim souhaite de plus étendre les informations actuellement demandées par le règlement européen, avec par exemple des données sur le bien-être animal.
Cette large base de données s'ajoute aux outils déjà existants, comme Open Food Facts -sur laquelle s'est appuyée Yuka à ses débuts avant de développer la sienne- ou Codeonline Food. Le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie a déclaré "apporter tout son soutien à la plateforme" . "Il faut que le consommateur puisse être pleinement acteur de ses choix alimentaires. Cela passe par l'information et la transparence" , a-t-il dit dans une vidéo, en rappelant que l'État a investi dans le projet.
Améliorer la qualité de l'information
"UniversAlim va permettre d'avoir une information plus fiable et complète sur nos aliments" , a souligné Jérôme François, directeur général de NumAlim. Actuellement, "il y a beaucoup d'erreurs dans les données communiquées, notamment concernant la présence d'allergènes. C'est un problème de santé publique" , fait-il valoir. Selon la plateforme Consotrust, 30% à 50% des fiches produits numériques comportent au moins une erreur. Or le commerce en ligne est en plein boom et même dans les rayons, les consommateurs utilisent de plus en plus les ressources numériques pour choisir leurs aliments.
Et même si les emballages physiques sont davantage fiabilisés, les trois quarts des rappels de produits découlent d'erreurs d'étiquetage, selon l'Ania (Association nationale des industries alimentaires). "Avec UniversAlim, NumAlim crée une base de données souveraine" , indique le communiqué de NumAlim qui lancera en 2022 une campagne pour sensibiliser les petites et moyennes entreprises aux enjeux de la qualité des données alimentaires.
À présent, "il faut que les entreprises agroalimentaires s'impliquent" et partagent leurs données, a estimé la ministre déléguée à l'Industrie Agnès Pannier-Runacher, dans une vidéo. "C'est essentiel pour la réussite de la plateforme" . "Les entreprises les plus transparentes seront celles qui auront le plus de consommateurs" , selon elle.
Maddyness avec AFP