Créé en 1890, le groupe Allianz a réussir à devenir un acteur majeur de son secteur, aujourd'hui présent dans plus de 150 pays. Un succès en lien avec une politique d’innovation qui s’est traduite en 2016 par la création d’un fonds d’investissement dédié aux startups travaillant dans six secteurs : la mobilité, la santé, les InsurTech, les LegalTech, l’IA et le Big Data. Dans son portefeuille, on trouve ainsi des sociétés connues du grand public comme Drivy devenue Getaround, Cityscoot, Ornikar ou encore October. Julien Martinez, directeur de l’unité data, engagement, marketing et stratégie chez Allianz France, détaille pour Maddyness cette stratégie d'innovation.
S'adapter aux nouvelles habitudes de consommation
Dès 2015, Allianz France se lance dans l’innovation intrapreneuriale en développant un accélérateur de startups qui voit le jour à Nice suivi, en 2016, d’un fonds d’investissement, InnovAllianz. L'année suivante, c'est au tour du Lab°, un incubateur dédié à l'intrapreneuriat de voir le jour. "Nous menons une démarche d’innovation globale qui a pour ambition de nourrir l’innovation en interne. En ouvrant l’entreprise à des startups, cela nous permet d’être plus en phase avec l’évolution des usages comme l’économie du partage et les attentes de nos clients" , développe Julien Martinez.
Le groupe ne cherche pas seulement à réaliser des plus values financières mais surtout à trouver des solutions et des services lui permettant de faire évoluer ses propres pratiques. "Nous cherchons à infuser dans l’entreprise de nouveaux usages et services répondant aux envies de nos clients. Le corporate venture est un outil d’innovation" , confie l’investisseur. La prise de participation dans l'AssurTech Seyna en est un bon exemple. "Ce qui m’intéresse chez elle, au-delà de son agrément, c’est son positionnement sur des marchés de niche comme la panne mécanique, la santé animale. Nous souhaitons en apprendre plus sur ces lignes de marché qui sont très spécifiques" , reconnaît le Directeur de l’unité data, engagement, marketing et stratégie. À travers ses fonds, Allianz France est également présent chez Cityscoot qu’il a d’abord assuré pendant quelques années avant d’entrer au capital, fin 2019. Le fonds reste très ouvert à la possibilité de transformer des partenaires en investissements et inversement.
Créer des synergies
Via InnovAllianz, l'assureur investit dans six secteurs d’activité: la mobilité, la santé, les InsurTech, les LegalTech, l’IA et le Big Data appliqués aux métiers d’Allianz. Et dans des entreprises assez jeunes. "Nous cherchons à dégager des synergies opérationnelles pour s’enrichir mutuellement. Nous voulons les accompagner dans le temps" en réinvestissant au fur et à mesure de leur croissance. Les critères observés par Julien Martinez et son équipe sont ceux des corporate ventures classiques : la traction commerciale et la profondeur du marché. Mais avant tout l’équipe. "On sait qu’une entreprise va pivoter plusieurs fois avant de trouver le bon modèle. Ce qui est essentiel c’est d’avoir une équipe, et pas seulement un entrepreneur, qui possède une grande capacité à s’adapter" . S’ensuit une analyse sur les synergies potentielles avec les métiers d’Allianz. Pour détecter ces profils, le groupe agit de concert.
"Nous avons une équipe qui fonctionne en mode agile. La direction stratégie comprend un responsable corporate venture, Baptiste Mercier, qui travaille avec trois personnes sur la stratégie d’investissement. Ils travaillent en collaboration avec six autres membres qui appartiennent à la direction de la stratégie également et sont spécialisés sur six grands écosystèmes qui s’adressent à six marchés différents : la mobilité, la santé, l’avenir avec l’épargne et la retraite, etc. Ces derniers sont responsables de l’infusion des solutions choisies et de l’innovation dans l’entreprise” .
Accompagnement le déploiement à l’international
Au-delà des synergies développées, le fonds d’investissement d’Allianz France peut s’appuyer sur l’internalisation du groupe pour aider son portefeuille à se développer à l’international. Le groupe peut aussi assurer les startups dans plus de 170 pays, ce qui évite de changer d'assureur à chaque nouvelle implantation. Si les fonds d’Allianz ne se concentrent pas sur l’impact pour investir, pas question pour autant d’investir dans des hydrocarbures. "Nous suivons les règles d’Allianz, débute Julien Martinez soulignant l’engagement de l’assureur pour la parité. 40% de nos participations sont fondées ou co-fondées par une femme" . Cette stratégie a permis au bras d’investissement de l’assureur de soutenir financièrement 23 startups en 6 ans. Une seule d’entre elle a flanché, Smart Angel et sa solution de crowdlending, et une autre a été rachetée, Alsid, spécialisée en cybersécurité.