Les startups peuvent-elles (vraiment) participer à la construction d’un monde meilleur ? C’est en tout cas avec cette idée que le groupe Crédit du Nord lance son incubateur, baptisé Planète A, pour accompagner la création et le développement des jeunes pousses qui œuvrent pour le bien commun. Ce nom est une référence à la désormais célèbre phrase prononcée par l’ancien secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, pendant la semaine du climat à New York en 2014 : " Il n’y a pas de plan B parce qu’il n’y a pas de planète B ".
Un pacte, l’impact
À l’origine de cette initiative, un constat. Celui d’une société en mouvement, d’une génération de porteurs de projets, de tous âges, qui pensent le monde de demain comme autant de défis à relever. Preuve en est : France Digitale et Bpifrance Le Hub ont publié en juin 2021 la première édition du mapping des startups à impact. Si le concept de " Tech For Good ", l’innovation numérique au service de la société, vient des États-Unis, il n’en reste pas moins que le sujet est prégnant et le mouvement réel dans l’Hexagone. Ces startups, dont les activités répondent aux 17 objectifs de développement durable (ODD) fixés par l’ONU à atteindre d’ici à 2030, ont le vent en poupe. Virginie Lacroix, responsable innovation du groupe Crédit du Nord, revient sur les prémices de cette réflexion : " Nous voulions explorer le sujet des mutations de la société. Cela nous a largement confortés dans notre volonté de renforcer notre collaboration avec ces startups à impact. "
Après cette phase exploratoire est venue celle de la définition d’une stratégie qui correspondait à l’ADN du Groupe : " Les banques du groupe Crédit du Nord sont connues de leurs clients, mais aussi du secteur bancaire comme des banques créées par et pour des entrepreneurs. Une startup à impact entre pleinement dans cette catégorie de clients aux besoins aussi spécifiques que divers, qui ne repose pas seulement sur l’expertise traditionnelle d’une banque ". La création d’un incubateur dédié aux startups à impact - qui verra le jour début janvier à Lille et à Nantes - suit cette logique en devenant un maillon essentiel de la stratégie du Groupe.
Accompagner plutôt qu’accélérer
Plutôt que de se substituer aux incubateurs existants, le groupe Crédit du Nord a pour ambition de proposer aux jeunes pousses incubées un accompagnement sur-mesure qui favorisera leur développement au lieu de tout miser sur l’optimisation de la croissance.
" Nous ne voulons pas seulement faire pour, nous voulons faire avec, rappelle Virginie Lacroix. Nous ne sommes pas en concurrence avec les incubateurs et les accélérateurs, qui sont très bien positionnés et travaillent très bien par ailleurs. Notre volonté est de nous inscrire dans la logique d’un incubateur-accompagnateur, de servir de mur de rebond, de facilitateur, de mise en relation. " Une volonté de créer du lien facilitée par un fort ancrage territorial et une connaissance fine de l’écosystème entrepreneurial : " De par notre activité, nous sommes en rapport direct et étroit avec des entrepreneurs de tous types, dont les compétences et domaines d’actions sont très variés. Notre connaissance du terrain nous permet d’avoir une approche qui répond précisément aux besoins exprimés par les entrepreneurs. "
Cette démarche est directement issue de la phase préparatoire qui a consisté à écouter les porteurs et porteuses de projets. " Nous avons entendu des besoins très précis : des questionnements sur la pérennité du modèle économique des startups à impact, des attentes sur les interactions avec l’écosystème de l’innovation, des besoins d’espaces physiques ou numériques pour se rencontrer… Autant de problématiques auxquelles nous avons souhaité apporter des éléments de réponse ".
3 piliers au service des startups incubées
Pour mener à bien cet accompagnement inédit, le groupe Crédit du Nord met gratuitement à disposition des porteurs et porteuses de projets :
- L’Agora, un espace physique innovant qui favorise les rencontres et les moments d’échange dans un même endroit et dans lequel les startups disposeront de places dédiées.
- Le mentorat, une notion essentielle à la transmission des connaissances et au partage d’expériences. La mise en place du mentorat dans le cadre de l’incubateur permettra aux startups incubées de pouvoir bénéficier des compétences qui les intéressent dans les différents programmes.
- La ressourcerie, base de données qui compilera des informations structurantes et des informations plus spécifiques, propres à chaque type d’activité. Organisée en macro-étapes (de l’idée à la création par exemple) et en micro-étapes intégrées (comment faire un business plan, tutoriels…), ils permettront aux incubés d’avoir accès en permanence et selon leurs besoins à l’ensemble des savoirs utiles du Groupe et de son réseau.
Une sélection en deux étapes
Ce 25 octobre, le Groupe lance sa plate-forme dédiée rassemblant toutes les informations utiles pour que les startups à impact puissent y postuler.
La sélection des startups candidates se fera en deux étapes. Une première phase de pré-sélection lors de laquelle le jury local évaluera le critère d’impact potentiel des entrepreneurs candidats. Cette étape terminée, les startups passeront devant le jury pour pitcher leur projet. C’est alors la pertinence de leur modèle économique qui sera étudiée. Une fois ces deux pas franchis, les startups retenues intégreront un des deux incubateurs ouverts et le programme d’accompagnement par les mentors pourra débuter.
Les mentors sont des partenaires de l’écosystème local issus de secteurs très variés, client·e·s ou collaborateur·rice·s de la Banque, dont le recrutement s’est fait en partenariat avec la Région. Au total, c’est une quinzaine d’expertises complémentaires que les startups retrouveront chez leurs mentors, et qu’elles pourront solliciter selon leurs besoins.
Les candidatures sont ouvertes, et les pitchs auront lieu à partir de mi-décembre. Les incubateurs de Lille et Nantes ouvriront leurs portes dès janvier 2022.
Maddyness partenaire média de Groupe Crédit du Nord