4 octobre 2021
4 octobre 2021
Temps de lecture : 5 minutes
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Que font les fonds ? Le portrait de Jolt Capital

Dans le paysage de plus en plus foisonnant de l’investissement, les fonds se multiplient… et ne se ressemblent pas. Parce qu’une levée, ce n’est pas simplement encaisser de l’argent, nous avons décidé de brosser le portrait des fonds pour aider les entrepreneurs à s’y retrouver et à choisir le bon investisseur. Au tour de Jolt Capital.
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C’est un acteur de plus en plus prégnant dans l’écosystème tricolore. Le fonds Jolt Capital investit dans "des sociétés de croissance et de technologie, un peu partout en Europe" . Sa cible de choix : les sociétés disposant de brevets, "peu importe le modèle économique ou le secteur d’activité" . Créée fin 2011, la société de capital-investissement a augmenté la taille de ses fonds. D’un premier véhicule de 15 millions d’euros en 2012, elle est passée à un second de 45 millions en 2015 puis un troisième de 83 millions en 2018. Jolt Capital a réalisé début septembre 2021 le closing de son fonds de quatrième génération à hauteur de 271 millions d'euros, qui doit lui permettre de prendre une place prépondérante sur la scène du B2B et particulièrement en matière de DeepTech. "Ce marché est beaucoup moins médiatisé que le B2C, malgré les opportunités qu’il présente" , regrette Jean Schmitt, son président et managing partner.

Quelque 500 millions d’euros sous gestion

Jolt Capital, qui compte 500 millions d’euros sous gestion, investit des tickets s’étalant de 10 à 40 millions d’euros. Parmi les critères de la société de capital-investissement : "une propriété intellectuelle forte, un chiffre d’affaires compris entre 10 et 50 millions d’euros et une marge brute d’au moins 40%." Une quinzaine d’investissements ont été réalisés ces 10 dernières années, dont 5 ont donné lieu à un exit. "Notre retour moyen se situe autour de trois fois l’investissement, indique Jean Schmitt. Notre but est de faire 4 ou 5 fois la mise, mais certainement pas 10 fois. Mieux vaut miser sur le 5 fois à tous les coups, plutôt que le 10 fois de temps en temps." C’est l’une des raisons pour lesquelles Jolt Capital n’a pas peur d’investir dans des technologies aussi complexes que celles issues de la DeepTech.

Au fil des ans, le fonds est entré au capital du moteur français de recherche sémantique Sinequa, de l’expert tricolore de la cybersécurité EfficientIP, des stations de recharge électrique Virta, de l’optique quantique Nil Technology ou encore de la reconnaissance faciale Heptagon – participation qu’il a vendue en 2018 pour 1,7 milliard d’euros. "Nous investissons dans des sociétés de croissance, ce qui implique que nous ne nous inscrivons pas dans une logique de séries" , assure Jean Schmitt, qui indique investir "selon les moments et opportunités" . Jolt Capital réinvestit aux côtés du management des entreprises, lorsque c’est nécessaire. "Mais nous ne les rachetons pas. Notre métier, c’est de mettre l’argent en marche" , relève le président du fonds. Et il y en a bien besoin, selon la société de capital-investissement.

"Les États-Unis ont deux fois plus de licornes que la France, proportionnellement à leur produit intérieur brut" , assure Jean Schmitt. Les licornes tricolores étant majoritairement des places de marché, "ce sont forcément les DeepTech" qui manquent à l’appel, observe le managing partner de Jolt Capital. D’où l’intérêt de se positionner sur le créneau du growth, qui débouche sur "un plus grand impact économique que l’amorçage" – faisant les frais de la vallée de la mort – et une fiabilité plus importante en matière technologique. Pour percer sur ce segment, le fonds a renforcé ses effectifs. Il compte désormais 15 collaborateurs, parmi lesquels figurent 5 investisseurs ayant une précédente expérience de dirigeant d’entreprise. "Avec nous, on peut vraiment dire que c’est zéro blabla, zéro tracas" , plaisante Jean Schmitt.

Couvrir les grands pôles de dépôt de brevets

Le fonds entend soutenir les entreprises qu’il accompagne sur le plan opérationnel. "Nous affectons deux partners à chaque société dans laquelle nous investissons" , indique Jean Schmitt, précisant que l’aide se concentre sur les sujets de gouvernance d’entreprise ainsi que d’accélération de développement. Afin d’être au plus près de ses cibles, Jolt Capital s’est doté de bureaux à Paris, Lausanne (Suisse) et Copenhague (Danemark). De quoi couvrir la Scandinavie, l’Allemagne, la Suisse et la France – soit les pôles "où est déposé l’essentiel des brevets en Europe" . Dans le but d’optimiser ses choix d’investissements, et donc d’accompagnement, Jolt Capital a développé avec son directeur de la technologie une plateforme d’intelligence artificielle afin de se renseigner sur ses cibles potentielles.

"Nous avons 1,3 million de sociétés en base de données" , expose ainsi Jean Schmitt, qui juge qu’il s’agit d’un "puissant outil d’intelligence économique" . Le fonds est, par exemple, à même de déterminer quelles sont les sociétés entrant dans son prisme qui embauchent le plus. "Le logiciel nous envoie, tous les lundis matins, une liste de candidats potentiels à un investissement de notre part. Cela permet notamment au top management de rester en prise directe avec le dealflow et donc de rester impliqué dans le processus de sélection." Un processus qui est engagé pour constituer le portefeuille du nouveau fonds Jolt Capital Growth IV. Deux premiers deals ont été signés – les noms ne sont pas encore connus. Une dizaine d’autres sont prévus, dans les domaines du matériel – semi-conducteurs, IoT, robotique, etc. – comme du logiciel – big data, cloud, IA, cybersécurité, e-santé, etc.

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Jolt Capital