En 2015, les accords de Paris signés à l’occasion de la COP 21 fixaient comme objectif de limiter le réchauffement climatique en dessous de 2°C d’ici la fin du XXIe siècle. Une ambition qui implique de diminuer massivement et rapidement les émissions de CO2 et d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Or le 9 août dernier, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) tirait la sonnette d’alarme dans la première partie de son 6e rapport : la tendance actuelle tend plutôt vers un réchauffement compris entre 2,8 et 5,7°C d’ici la fin du siècle.
Une deadline : l'urgence climatique
Face à l’urgence climatique, certaines entreprises comme EDF affichent aujourd’hui la neutralité carbone comme raison d’être. Leader européen de l’électricité décarbonée et des services associés, le groupe multiplie les actions pour stimuler l’innovation interne comme externe, et accompagner ses clients dans leur propre transition énergétique. Pour Michel Vanhaesbroucke, directeur d'EDF Pulse Ventures et Incubation, " la transition énergétique repose en grande partie sur le fait d'utiliser l’électricité décarbonée dans tous les domaines : mobilité électrique, hydrogène bas carbone, chauffage des habitations, processus industriels, etc. ", explique-t-il. Il ajoute qu’" en tant que producteur d’énergie décarbonée, l’enjeu principal d’EDF est d’assurer la transition énergétique de l’ensemble de ses clients – particuliers, entreprises et collectivités –, et de les aider à évoluer des énergies fossiles vers une électricité bas carbone ".
Développer les technologies et de nouveaux business models
Comment alors accélérer la transition énergétique dans tous les secteurs ? Si la technologie s’avère indispensable, elle ne peut suffire seule à atteindre la neutralité carbone en 2050. En effet, le rapport Net Zero de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), publié en mai 2021, pointe du doigt le fait que la moitié des technologies décarbonées nécessaires pour y parvenir n’existent pas ou n’en sont encore qu’au stade de prototype. Au-delà de l’enjeu de développement technologique, la transition énergétique est aussi une question d’évolution des modèles d’affaires.
Une transformation que le groupe EDF a décidé de ne pas mener seul. " Malgré toute la puissance de notre R&D - 2000 chercheurs, plus de 600 millions d’euros de budget annuel...-, nous n’avons pas la science infuse ni toutes les solutions ", souligne Michel Vanhaesbroucke. Avant d’ajouter que " le sens de la coopération avec les startups, c’est de développer des solutions qui marient technologies et modèles d’affaires, pour les mobiliser au service de nos clients ".
Mixer capital-risque et intrapreneuriat pour explorer toute les facettes de la transition énergétique
C’est sur cette conviction qu’est née il y a 5 ans une structure réunissant EDF Pulse Ventures, le fonds d’investissement du groupe qui permet de détecter et de travailler très rapidement avec des startuppers – et EDF Pulse Incubation qui est la structure d’accompagnement des projets intrapreneuriaux. Son ambition : explorer très largement et de façon très efficace cette transition très incertaine, en prenant l’innovation où elle se trouve. Auprès des startups externes, mais aussi de ses propres salariés.
À travers EDF Pulse Incubation, le groupe énergétique propose un espace ouvert à tous les salariés pour expérimenter de nouveaux business models et les accompagner jusqu’à l’industrialisation. Un moyen collaboratif de créer un trait d’union entre la R&D du groupe et les solutions du marché. "Près de la moitié des technologies qui nous permettraient d’atteindre la neutralité carbone en 2050 ne sont pas encore disponibles sur le marché. C’est dire l’ampleur du défi. Et dans cet effort collectif, il y a une ressource essentielle à valoriser : le potentiel d’innovation des salariés ! ", détaille Marine Zimmermann, directrice d’EDF Pulse Incubation. Selon elle, " il faut être intimement convaincu de la valeur que représente l’expérimentation et être capable de tirer les leçons des tests menés sur le marché ".
La preuve par l’exemple avec Perfesco, startup pour accompagner les industries dans la sobriété énergétique
Perfesco semble illustrer cette complémentarité entre investissements externes et internes dans le domaine de la performance énergétique. Cette filiale d’EDF est née d’un constat simple : le secteur industriel fourmille de projets – dont certains pourraient réduire leur facture énergétique – qui sont mis de côté, faute de temps, et de ressources humaines et financières. Perfesco les finance, les met en place et se rémunère sur la performance réalisée tout en rétrocédant une partie des gains durant la durée du contrat. Laurent Kraif, CEO de Perfesco, se rappelle encore de sa rencontre avec les équipes EDF il y a quelques années, qui avait permis à son entreprise de remporter son premier client : General Electric. " Nous avons réduit de 90 % leur facture énergétique sur l’éclairage, et de plus de 10% la consommation énergétique de leur site. " Une première collaboration qui a fait naître un modèle économique éprouvé et robuste pour l’entreprise.
EDF, partenaire média de Maddyness