Lancée à l'occasion du Space Forum organisé mardi à Luxembourg et baptisée YEESS (Young European Entreprises Syndicate Space, Syndicat des jeunes entreprises européennes du spatial), cette association veut "travailler avec et pour l'Europe et participer activement à la compétitivité européenne dans le domaine du spatial" . Fondée par Satlantis, entreprise espagnole spécialisée dans les caméras pour satellites d'observation, Anywaves (France, antennes de satellites), Exotrail (France, propulseurs de satellites), Pangea Aerospace (Espagne, moteurs de fusée), Aerospacelab (Belgique, données géospatiales) et ConstellR (Allemagne, suivi des températures par satellite), YEESS ambitionne de regrouper une cinquantaine de sociétés européennes à terme, selon son président, Juan Hernani, patron de Satlantis.
"En Europe, on a plein de superbes choses pour innover mais dès qu'on veut être considéré comme un acteur capable d'apporter des solutions techniques et industrielles, c'est particulièrement difficile" , regrette Nicolas Capet, président d'Anywaves et vice-président de YEESS. Et ce, selon lui, malgré une "volonté sincère" de la Commission européenne et de l'Agence spatiale européenne de travailler avec les entreprises du "New Space" européen, ce mouvement entrepreneurial en plein essor à la faveur de l'explosion du marché des petits satellites et des constellations.
Des mécanismes existent aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni permettant à des startups de pérenniser leur croissance par des contrats. L'association veut donc militer en faveur d'une "transparence et d'un équilibre des marchés publics" et obtenir des commandes directes de l'UE et de l'Agence spatiale européenne (ESA). Elle compte notamment proposer la "mise en place de quotas pour les petites entreprises" dans les différents budgets, détaille Juan Hernani. Si de tels quotas existent sur le papier, les exigences de retour géographique, d'expérience font que les jeunes pousses se retrouvent trop souvent derrière les mastodontes du secteur ou ne sont simplement pas retenues dans les appels d'offres.
"La pire des choses est de ne pas être en mesure de pouvoir participer à la compétition. Il faut trouver un moyen de créer une compétition qui inclut toutes les sociétés" , abonde Nicolas Capet. Géraldine Naga, directrice par intérim de l'ESA chargée de la commercialisation, a salué cette initiative. "Nous avons maintenant un interlocuteur. Si nous voulons rester dans la course, nous devons travailler avec vous" , a-t-elle déclaré.