C’est au coeur de la bambouseraie des Cévennes que la startup Cyclik se fournit en bambou pour construire ses cadres de vélo. Pour ligaturer les éléments, Félix Hébert, fondateur de la marque, a choisi d’utiliser du lin tout droit venu de Normandie. En ce qui concerne les éléments métalliques et les pattes du vélo, c’est en Haute-Savoie que sont usinées les pièces. Ce vélo termine son tour de France par un assemblage à Lyon.
" L’ambition de notre société est de démocratiser l’utilisation du végétal dans les modes de transport doux " , explique Félix Hébert. Après un an et demi de R&D, la jeune pousse lance un nouveau modèle, Relief, un vélo électrique et connecté fabriqué, lui aussi, en bambou. Ce dernier est léger pour un VAE (vélo à assistance électrique), puisqu’il pèse 16,5 kilos quand, en moyenne, ses concurrents tournent autour de 24 kilos. Ce deux-roues est aussi doté d’un traceur GPS intégré et d’une application dédiée au vélo.
Le bambou, un atout pour le confort et l’environnement
Mais pourquoi utiliser du bambou dans la fabrication de vélos ? " C’est d’abord pour le confort, puisque le bambou absorbe cinq fois plus les vibrations que le carbone, précise l’entrepreneur. Mais c’est aussi une question environnementale, car en utilisant des matières végétales locales et en fabriquant nos cadres à Lyon, nous réduisons de 90% les émissions de CO2 par rapport à un cadre carbone fabriqué en Asie " . La matière est aussi connue pour sa rigidité, sa régénération rapide et le peu d’eau que demande sa production.
Urbain, fixie, VTT, voyage, route… La marque propose sept modèles différents adaptés aux usages que veulent en faire les utilisateurs. Autre point fort : les modèles sont réalisés sur mesure. Les clients peuvent donc choisir les composants, la géométrie - à partir de mesures prises sur les acheteurs - et les options de personnalisation de son vélo haut de gamme (gravures, teintes…). Le vélo ne s'adresse pas à toutes les bourses : son prix est compris entre 4500 et 5000 euros.
Et, si Félix Hébert les confectionne aujourd’hui pour ses clients, c’est pour lui-même qu’il a d’abord pensé les gammes de vélo Cyclik. Ancien sportif de haut niveau, il a été contraint d’arrêter pour poursuivre ses études universitaires en raison de douleurs dorsales, qui l’ont poussé à tenter de développer un vélo plus confortable. Quatre ans plus tard, le passionné de deux-roues cherche à lever 700 000 euros pour continuer d’améliorer ses modèles et d’étoffer ses produits.