20 août 2021
20 août 2021
Temps de lecture : 5 minutes
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Seventure Partners à l'affût des jeunes FinTech, RetailTech et BioTech

Dans le paysage de plus en plus foisonnant de l’investissement, les fonds se multiplient… et ne se ressemblent pas. Parce qu’une levée, ce n’est pas simplement encaisser de l’argent, nous avons décidé de brosser le portrait des fonds pour aider les entrepreneurs à s’y retrouver et à choisir le bon investisseur. Au tour de Seventure Partners.
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Republication du 13 avril 2021

Sport, sciences de la vie, technologies numériques : depuis sa création en 1997, Seventure Partners cherche à identifier des verticales d’investissement montantes pour financer des startups innovantes, majoritairement françaises et européennes. Au cours de ces 23 années d’existence, la filiale de Natixis Investment Managers a soutenu plus de 250 startups. Initialement financé par l’intermédiaire des FCPI, la société de gestion a finalement opéré un virage en lançant, dès 2013, des fonds institutionnels ouverts à des investisseurs financiers et des industriels. Aujourd’hui, elle comptabilise 850 millions d’euros de fonds sous gestion. 

Investir en série A comme leader 

"Notre stratégie d’investissement n’a jamais dévié depuis nos débuts, reconnaît David Manjarres, directeur de l'équipe Technologies Digitales. Nous nous positionnons comme un acteur de la série A. Nous apprécions les entreprises qui commencent à avoir un peu de traction commerciale, ont déjà de premiers clients." 

Au-delà de ces premiers critères, assez habituels, les VC s’intéressent, comme tous les fonds, à l’équipe mais aussi aux produits. “Nous cherchons des produits qui ont la capacité due se vendre facilement et rapidement l’international, c’est important” , confie le directeur. Ainsi, à titre d'exemple, grâce au système de passeport européen, dans les FinTech, "si vous obtenez un agrément autorisant la commercialisation dans un pays de l’Union européenne, celui-ci permet de vendre dans d'autres pays, Royaume-Uni exclu" . Ce qui facilite la tâche malgré des réglementations souvent compliquées dans ce secteur. Et suscite l'intérêt de Seventure Partners.

Pour aider les pépites de son portefeuille à se développer, Seventure Partners mise sur la complémentarité et l'expertise de ses investisseurs ainsi que son lien avec Natixis. Chaque verticale est gérée par une équipe dédiée dont les membres ont souvent travaillé dans l’industrie en question avec une double formation. "Dans les sciences de la vie, par exemple, nous avons toujours un médecin dans l’équipe et des profils qui viennent de l’industrie pharmaceutique. Dans le domaine du numérique, certains de nos membres ont des connaissances pointues dans l’électronique" . Pour les sujets relatifs aux FinTech, aux AssurTech et aux RegTech, le fonds fait parfois appel aux experts de Natixis tout en restant "indépendant dans la gestion de son portefeuille" , assure David Manjarres. 

Le fonds d'investissement investit généralement entre 1 et 5 millions d’euros dans les premiers tours, et jusqu’à 10 millions d’euros en cumulé sur plusieurs opérations.

FinTech et Retail, deux secteurs d’expertise historique

Lorsque le fonds se lance en 1997, son objectif est de financer la naissance et le développement des technologies numériques, exclusivement pensées pour le B2B. Trois axes retiennent plus particulièrement son intérêt au fil du temps : les services innovants comme les plateformes collaboratives, les services ou encore les places de marchés ; les éditeurs de logiciel Saas et les FinTech (InsurTech comprises). 

Seventure Partners a commencé à sérieusement s'intéresser à cette dernière verticale à partir de 2015. "Nous avons vu apparaître de nouveaux services financiers, favorisés par la prise de la directive sur le paiement à l’échelle européenne" , détaille David Manjarres. Cette réglementation a permis trois choses essentielles : le statut de prestataire de services de paiement et la possibilité pour des sociétés non bancaires d'effectuer des transactions financières, la transparence des frais et des services ainsi que le développement du SEPA. En cinq ans, le fonds a réalisé 19 opérations dédiées aux FinTech. En janvier dernier, Anytime a été revendue à Orange Bank. 

Dans la verticale historique, dite des Technologies Digitales, Seventure a réalisé pas moins de 130 opérations de financement, plus de la moitié de ses investissements totaux. Parmi eux, on peut citer Vistaprint, Parrot, Easyvoyage, Tradoria (cédée à Rakuten) ou encore Netino (cédée à WebHelp).

Science de la vie et sport complètent le tableau 

Moins de cinq ans après son lancement, le fonds décide de diversifier ses domaines d’investissement en misant sur les sciences de la vie. Dans ce domaine, vaste et varié, Seventure Partners a choisi de se concentrer sur les biotechnologies industrielles, le digital health puis la nutrition santé et le microbiome via deux véhicules Health For Life Capital I et II. Si les startups françaises représentent une partie importante de ce type d'investissements, le fonds a clairement élargi son spectre en investissant aussi en Europe, aux États-Unis et en Israël. On peut citer sa participation à des opérations avec Enterome, Eligo Bioscience, MedinCell, Limm Therapeutics ou encore la remarquée CorWave.

Tout récemment, c’est vers le sport et la performance que le fonds s’est lancé avec la Caisse d’épargne. Doté de 80 millions d’euros, ce véhicule se destine à accompagner la création et le développement de PME et startups évoluant dans le domaine du sport, du mieux-vivre et de la pratique d’activité physique pour préserver la forme et la santé. Lancé en 2019, ce véhicule a déjà permis de financer la croissance de cinq jeunes entreprises françaises dont Clim8, Hardloop et SkillCorner

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