La crise sanitaire n’a pas touché toutes les entreprises avec la même intensité. Pour la FinTech Younited, qui propose de simplifier les offres de crédit et de paiement, le contexte a même été synonyme de projets inédits. "Nous avons répondu à la demande de l’Etat de développer de A à Z des plateformes de crédits aux TPE/PME et créateurs d’entreprises, mettant nos équipes au coeur du plan de relance du gouvernement" , explique Geoffroy Guigou, co-fondateur et COO de la FinTech. Si l’entreprise affirme observer une croissance entre 80 et 100% par an en moyenne depuis sa création — sans donner de chiffres —, cette initiative lui a permis de sauver les meubles en gardant une croissance de près de 50% en 2020. Forte de cette résilience, Younited annonce une nouvelle levée de fonds de 170 millions de dollars, auprès de ses actionnaires historiques, mais aussi de deux nouveaux investisseurs internationaux : Goldman Sachs Growth Equity et Bridgepoint.
Free, Microsoft et Apple conquis
Si, historiquement, la plateforme se positionne sur un segment BtoC à travers son activité d’octroi de crédit aux particuliers — en France, en Italie, en Espagne, au Portugal, en Allemagne et en Autriche — Younited a élargi son spectre depuis 2018 avec le lancement d’une activité BtoB. "Nous mettons à disposition des entreprises, services financiers ou pas, notre plateforme en leur proposant une offre de crédit 100% digitale avec une expérience client supérieure" , précise Charles Egly, CEO et cofondateur de Younited. L’entreprise compte déjà une trentaine d’entreprises clientes. Elle propose ainsi d’étaler les paiements aux clients de Free pour l’achat de la box Delta, de Microsoft pour celui de la Xbox et d’Apple, mais elle séduit aussi des néo-banques et établissements financiers comme Orange Bank, N26, HSBC France, Fortuneo et Lydia.
Et c’est justement sur ce segment BtoB que la scaleup, qui a déjà financé plus de 2,6 milliards d’euros de prêts depuis sa création, veut mettre les bouchées doubles grâce à cette nouvelle levée de fonds. Dans ce cadre, Younited annonce le lancement de sa nouvelle offre 'Younited Pay' au second semestre 2021. Il s’agit d’une solution dédiée aux marchands et e-commercants, leur permettant de proposer une offre de paiement étalée sur 3 à 48 mois. "Si avant, nous nous concentrions sur des maturités longues, entre deux et quatre ans, nous voulons maintenant étendre notre spectre aux petites maturités, souligne Charles Egly. Sur le marché du ‘Buy now, pay later’, nous attaquons frontalement le marché d’acteurs de référence comme Klarna et PayPal" .
Alors quelle plus-value pour la solution de Younited ? "Klarna est scrutée de très près par les régulateurs sur son offre de crédit à la consommation… Dans ces vingt dernières années, nous sommes la seule FinTech à avoir obtenu la licence d’établissement de crédit, délivrée par la Banque Centrale Européenne. Elle assure une approche dans les clous de la réglementation du crédit à la consommation" , fait valoir le dirigeant.
Une introduction en bourse d'ici deux ans
Grâce à cette stratégie, Younited a pour objectif de générer 1,4 milliard d’euros de crédit sur l’année 2021, dont la moitié en BtoB. Elle accompagne sa levée de fonds d’une ambition de recrutements : l’entreprise veut passer de 440 employés, dont plus d’un tiers dans la tech, à 650 d’ici fin 2022. Un moyen pour cette entreprise du Next40 d’accélérer sa stratégie d’innovation produit et de se donner les moyens d’atteindre son objectif : devenir la première plateforme européenne de crédit et de paiement.
Cette opération de 142,4 millions d'euros, portant le montant des levées réalisées depuis sa création à près de 340 millions d’euros, est effectuée auprès d’Eurazeo, Bpifrance et AG2R La Mondiale, les actionnaires historiques de la FinTech, mais aussi de deux nouveaux investisseurs : Goldman Sachs Growth Equity et Bridgepoint, des acteurs clés pour le développement de Younited. "Pouvoir compter sur la banque la plus tech au monde et un fonds de private Equity de cette envergure qui a l’habitude d’investir dans des services financiers est un véritable atout pour nous, se réjouit Charles Egly. Le fait que ces acteurs internationaux entrent au capital est d’autant plus pertinent que nous envisageons comme piste sérieuse une introduction en bourse sur Euronext d’ici deux ans" .