Mise à jour d'un article initialement publié le 7 juillet 2021
Peu connue du grand public, la startup grenobloise Verkor fait beaucoup parler d'elle en ce moment. Après l'annonce en juin 2021 de son partenariat avec Renault - pour fabriquer des batteries électriques -, la jeune pousse créée par Benoît Lemaignan, Philippe Chain, Olivier Dufour, Gilles Moreau, Sylvain Paineau et Christophe Mille, annonçait un tour de table de 100 millions d'euros un mois plus tard. L'opération fait ainsi entrer Renault à son capital - qui récupère 20% des parts de la société -, mais aussi le fonds suédois EQT, de la famille Wallenberg. Cette enveloppe avait clairement pour vocation de commencer à financer la première Gigafactory de la société grenobloise, qui va devoir changer d'échelle pour atteindre son ambition d'un million de véhicules équipés par an dès 2030.
Des milliers d'emplois à la clé
"Notre nouvelle structure actionnariale reflète totalement notre ambition : une maîtrise complète de la chaîne de valeur des batteries, s’appuyant sur nos points d’excellence et permettant l’enrichissement mutuel de nos expertises" , se félicitait le directeur général de Verkor, Benoit Lemaignan, à l'AFP, en juillet dernier. Cette somme permet aujourd'hui à Verkor d'édifier une ligne pilote de fabrication de cellules de batteries, un centre de R&D, une unité de prototypage et des installations tests, à Grenoble.
Et c'est à Dunkerque qu'elle a décidé de le faire. Il s'agit de la troisième usine de batteries qui s'implante en France, après l'annonce en juin de celle du sino-japonais AESC/Envision près de Douai (Nord) et celle de Stellantis et de TotalEnergies à Douvrin (Nord), où la production doit commencer en 2023, précise l'AFP. "C'est un projet pour lequel il y avait une concurrence européenne, et qui pour sa première phase porte sur 1 200 emplois directs et 3 000 emplois indirects" , s'est félicité Emmanuel Macron dans une interview à La Voix du Nord. À terme, l'installation représente un potentiel de près de 2 000 emplois directs et 5 000 emplois indirects pour un investissement de 2,5 milliards d'euros.
Un million de véhicules équipés par an d'ici 2030
Outre Renault et EQT Ventures, le tour de table a été porté par le gouvernement français (dans le cadre du programme Investissements d'avenir), la région Auvergne-Rhône- Alpes, le chimiste Arkema, le fabricant de graphite Tokai Cobex et le fonds Demeter, ainsi que certains actionnaires déjà présents au capital comme Groupe IDEC, Schneider Electric et Capgemini. L'entreprise est également portée sur les fonds baptismaux par Schneider Electric et l'incubateur européen EIT InnoEnergy.
Dans le cadre de son partenariat avec Renault, Verkor prévoit de co-développer une batterie haute performance pour ses futurs véhicules électriques haut de gamme. Dans ce cadre, Verkor fournira à son actionnaire et partenaire au moins 10 GWh de cellules de batteries par an. L'entreprise vise une capacité de 50 GWh à horizon 2030 (dont 20 GWh pour Renault), de quoi équiper environ 1 million de véhicules par an. Ce timing serré devra s'accompagner d'une nouvelle levée de fonds, cette fois de l'ordre du milliard d'euros, "d'ici 18 à 24 mois" , indique le dirigeant de Verkor aux Echos.