L’instauration du télétravail et du confinement ont donné des envies d’évasion à de nombreux citadins qui n’ont pas hésité à quitter les grandes agglomérations. Certains, plus rares, ont été encore plus radicales en décidant de s’installer dans d’autres pays, bien heureux de compenser le manque de touristes par ces nouveaux télétravailleurs. Mais le rêve d’une vie au soleil vantée sur Instagram ne correspond pas toujours à la réalité et il est important de savoir avant de s’envoler à l’autre bout du monde, si les conditions de travail et de vie sur place seront vraiment optimales ou non. Nestpick, plateforme de recherches d’appartement de moyenne et longue durée, vient de publier un index mettant en évidence les destinations les plus attractives pour les nomades numériques.
L'Australie, terre d'accueil à privilégier
Les 5 pays les plus propices à accueillir des travailleurs nomades sont Melbourne, Dubaï, Sydney, Tallinn et Londres -les 4 premières disposant d’un digital nomad visa-. Si ce classement fait une moyenne des notes obtenues, il est essentiel de creuser un peu plus les avantages et les inconvénients de chacune de ces villes pour vérifier qu'elles correspondant bien à nos attentes personnelles mais aussi nos moyens financiers.
L'Australie récolte les lauriers, avec deux villes aux trois premières places de ce classement. Melbourne arrive en tête, non sans raison puisqu’elle obtient de bons voire d’excellents résultats dans toutes les catégories, même celui relatif au coût de la vie, devant Dubaï et Sydney.
En Europe, Tallin, en Estonie, dame le pion à Berlin, Londres ou Lisbonne, très prisées depuis des années des travailleurs du numérique, notamment les freelances. Ainsi, les petits budgets apprécieront sans doute Tallin pour le coût de la vie et d’un bureau qui restent peu onéreux. Mais si la qualité de l’air et l’eau est bonne, la vie culturelle semble être assez restreinte selon l’étude, ce qui pourrait décevoir les adeptes des spectacles, des concerts et des expositions. De son côté, Londres présente de nombreux atouts mais perd des points en raison du coût de la vie et des prix relatifs à la location d’un bureau.
La France est représentée dans ce classement mais Paris (36ème position), Toulouse (61ème position) et Nantes (68ème position) sont assez loin. Le coût de la vie et le taux d'imposition ne jouent pas en faveur de l'Hexagone.
Voici les 13 premières villes en Europe où il fait bon travailler selon Nestpick :
- Tallin
- Londres
- Glasgow
- Berlin
- Prague
- Lisbonne
- Edimbourg
- Vienne
- Madrid
- Reykjavik
- Barcelone
- Athènes
- Paris
Certains pays cherchent vraiment à attirer ces travailleurs
Sur les 75 villes analysées, 10 seulement proposent un visa pour les digital nomad, 8 ont mis en place un visa pour les freelances. Et quatre villes sont en train de prendre des mesures législatives pour faciliter l’installation des télétravailleurs.
En Europe, on remarque que plusieurs pays sont ouverts à cette immigration : l’Estonie, la République Tchèque, le Portugal, l'Islande et la Grèce avec leur visa digital nomad et l’Italie et l’Allemagne avec leur visa destiné aux freelances.
Autre grande disparité : le taux d’imposition sur le revenu (cotisations sociales comprises) qui peut être un point important pour les Français et Françaises qui souhaiteraient s’installer à long terme dans un pays. Ainsi 35 des villes présentées ont des taux d'imposition supérieurs à 35%, ce montant peut même de passer les 40% dans certains cas. Seules 6 villes ont un taux d’imposition inférieur à 20% - voire 0% pour Dubaï.
16 critères d'analyse
Pour réaliser cette étude, l’entreprise a sélectionné 75 grandes métropoles mondiales "souvent citées comme les destinations les plus agréables à vivre" , stipule le communiqué de presse. On trouve dans cette liste sur tous les continents même si l’Afrique n’est présente qu’à travers une seule ville. Près de 60 villes appartiennent au continent américain et européen.
Pour départager ces villes, des critères répartis en trois catégories ont été analysés :
- Les coûts et les infrastructures : location de bureau à domicile, disponibilité de l'hébergement, impôt sur le revenu et cotisations sociales, vitesse et capacité Internet.
- La légalisation et les libertés : immigration des travailleurs à distance, infrastructure de travail à distance, sécurité, liberté et droits, égalité des genres, égalité LGBT+ et égalité des minorités.
- L’Habitabilité: taux de vaccination contre le Covid-19, coût de la vie, santé, culture et loisirs, météo, pollution.
L’ensemble de ces critères ont fait l’objet d’une pondération non communiquée par Nestpick, qui place donc Dubaï en numéro. 2 Si la ville se distingue par un taux d’imposition nul, elle ne fait pourtant pas figure d’exemple en matière d’égalité des genres et d’égalité LGBT+.