Ace Capital Partners, filiale de Tikehau Capital - société de capital-investissement spécialisée dans les secteurs industriels et technologiques - vient de publier un baromètre comparatif des investissements européens, américains et israéliens en matière de cybersécurité. Sont comptabilisées dans les calculs, les opérations de pré-amorçage, d’amorçage, et les séries A jusqu’au late stage mais ne sont pas pris en compte les IPOs, ni les financements en dette ou subvention.
Les États-Unis et Israël poursuivent leurs investissements
Le secteur de la cybersécurité interpelle les investisseurs qui ont réalisé pas moins de 638 opérations de financement en 2020 aux États-Unis, en Europe et en Israël pour un montant de 7,5 milliards d’euros. Une coquette somme qui a largement été captée par les entreprises américaines avec 65% des levées et 77% des fonds récoltés à elles seules. Si les entreprises européennes ont réalisé deux fois plus d’opérations que les israéliennes, ces dernières ont réussi à obtenir un financement total plus élevé - 926 millions d'euros contre 811 millions d'euros pour les européennes.
En observant ces données sur les cinq dernières années, on observe une diminution des levées dans les trois zones étudiées mais une augmentation des fonds levés, excepté en Europe où ceux-ci ont baissé en 2020, laissant ainsi Israël rattraper l’Europe. Le baromètre révèle également une disparité concernant le ticket moyen de ces opérations - qui monte autour des 13,5 millions d’euros pour les entreprises américaines et israéliennes - contre 5,3 millions en Europe en 2020 et 6,5 millions d'euros en 2019.
La France sur le podium européen
Malgré la multiplication des cyberattaques, qui devraient booster l’attrait pour les entreprises de protection contre les cyber-risques, le nombre de tours de table en Europe a bien diminué par rapport à 2019. Il y a deux ans, on recensait 183 opérations contre 153 l’an passé. Une chute du montant global levé est également à noter - de 1,2 milliard d’euros à 811 millions d’euros en 2020.
En comparaison avec le Royaume-Uni, l'Espagne, l’Irlande et l’Allemagne - la France arrive en deuxième position en termes de levées - 16 contre 58 au Royaume-Uni - et troisième en termes de montant levé - 97 millions d’euros pour la France contre 358 millions d’euros pour le Royaume-Uni et 159 millions d’euros pour l’Irlande. Le risque est évident : voir les entreprises françaises dépendre de solutions étrangères, sur un sujet crucial, aux confins de le souveraineté numérique.