C’est tout bonnement un record pour un mois d’avril. Les levées de fonds menées par les startups françaises de 10 ans ou moins ont permis à celles-ci d’amasser 820,88 millions d’euros ces quatre dernières semaines selon nos calculs. Sur la même période l’an passé, en plein confinement, 294 millions d’euros avaient ainsi été collectés. Mieux encore : en 2019, avant la crise, le mois d’avril affichait un total de 413 millions d’euros recueillis. L’investissement semble donc repartir de plus belle dans l’écosystème. Ce niveau inédit contraste, par ailleurs, avec un début d’année 2021 sans étincelle : aucun mois n’avait pu jusqu’ici franchir la barre des 400 millions d’euros. Le nombre d’opérations réalisées est, lui, sensiblement le même en avril que le mois dernier – 72 contre 67. De quoi affirmer que les tours de table des startups ont été bien plus conséquents ces derniers temps.
3 secteurs au-dessus de 100 millions d’euros
Les amorçages constituent, ce mois-ci, à nouveau la majorité des opérations (au moins 39 sur 72). Les séries A s’en sortent un peu moins bien qu’à l’accoutumée avec 5 opérations, quand les stades avancés signent une percée : 6 séries B, 2 séries C et une série D. Une observation qui confirme la tendance constatée ces derniers mois. Cette accélération des tours de table menés par les scaleups est intrinsèquement liée à la hausse des montants levés.
À noter que 14 jeunes pousses ont annoncé des opérations supérieures ou égales à 10 millions d’euros. La moitié de celles-ci a même franchi le cap des 20 millions : Alan (185 millions), Ornikar (100 millions), Openclassrooms (80 millions), Ultra Premium Direct (68 millions), EasyMile (55 millions), Taster (30,7 millions) et Acheel (29 millions). Des montants qui démontrent que les acteurs installés sont, pour les investisseurs, une valeur refuge en période de crise mais aussi sans doute la maturité de l'écosystème. Tous les secteurs semblent, qui plus est, être en bonne forme.
L’AssurTech monte sur la première marche du podium en matière de montants avec 214 millions d’euros engrangés – la série D d’Alan représente 86 % de la somme à elle seule. Viennent ensuite : la mobilité (156,3 millions), qui signe notamment grâce à EasyMile son meilleur mois de l’année de très loin ; la FoodTech (108,7 millions), qui compense un mois de mars 2021 morose grâce aux levées de Ultra Premium Direct et Taster ; et l’EdTech (81 millions), qui renaît de ses cendres grâce à Openclassrooms alors qu’elle n’avait jusqu’ici enregistré qu’une petite levée depuis le début de l’année. En quantité de tours de table, le classement change quelque peu : la FinTech, valeur sûre, reste en tête (9 opérations) ; suivent la MedTech (8), les services (5) ainsi que la DeepTech, la BioTech, l’énergie et la mobilité (4 chacun). La BioTech et les technologies liées aux ressources humaines et au management déçoivent : elles ont respectivement enregistré 10,6 millions et 8,7 millions d’euros. Des montants bien inférieurs à ceux du mois dernier (53 millions et 96,8 millions).
En ce qui concerne la répartition géographique, l’Île-de-France est comme à son habitude en tête du classement avec 45 opérations et 597,8 millions d’euros levés – dont 33 tours de table à Paris, où 560,4 millions ont été amassés. Trois autres régions se démarquent en avril, en progressant sur un mois en valeur ou en volume : la Nouvelle-Aquitaine (72 millions en 3 opérations), l’Occitanie (61,7 millions en 3 opérations) et la Bretagne (42,7 millions en 6 opérations). À noter que l’Outre-mer enregistre ce mois-ci sa première levée de l’année, avec le tour de table de la FinTech réunionnaise Hub2 à hauteur de 1,6 millions d’euros. Parmi les régions en berne : la Provence-Alpes-Côte-d’Azur, qui affiche 4 opérations (2,52 millions), et le Grand-Est, qui fait chou blanc pour la première fois en 2021.