Créé en 2014 par l’EIT Digital et soutenu par l’Union européenne, l’EIT Digital Challenge cible les startups européennes du domaine de la Deeptech - ou plus exactement les scaleups, car les candidats doivent déjà avoir des clients et afficher une forte croissance. Pour 2021, cinq catégories ont été définies : "Digital tech" , "Digital Cities" , "Digital Industry" , "Digital Wellbeing" et "Digital Finance" et la date limite de candidature a été fixée au 10 mai.
“Lorsque nous avons postulé en juin [2020], nous ne savions pas trop à quoi nous attendre” , se souvient Charlotte Journo-Baur, la CEO de la startup Wishibam, qui figurait parmi les cinq gagnants du concours en 2020. Depuis, la jeune femme a bien perçu l’intérêt de figurer dans ce palmarès : “Je suis tellement heureuse que nous ayons travaillé autant pour obtenir cette distinction. Depuis, j’ai pu voir toutes les portes qui ont été ouvertes grâce à EIT Digital, et ce à travers toute l’Europe. Cela va jouer un rôle clé dans notre développement” .
250 000 euros de prix à se partager pour les gagnants, mais pas seulement
Pour l’édition 2021, vingt entreprises seront pré-sélectionnées parmi toutes les candidatures reçues. Celles-ci seront invitées à un événement à l'automne, où elles présenteront leurs projets à un jury composé d'entreprises et d’investisseurs. "Trois gagnants seront annoncés lors de cet événement. Ils bénéficieront tous d’une année complète d’accompagnement personnalisé d'une valeur de 50 000 € de la part de l'EIT Digital Accelerator. De plus, le gagnant du concours recevra un prix de 100 000 euros en cash” , précise Shehryar Piracha, directeur de l’EIT Digital Accelerator.
Au-delà de la dimension financière du prix, Charlotte Journo-Baur met en avant un aspect en particulier du programme d’accélération : le réseau constitué par l’EIT Digital Accelerator à travers l’Europe, qui s’est avéré d’une aide précieuse pour son entreprise. “Le réseau de l’accélérateur nous permet de toucher des clients dans des pays d’Europe où nous n’avons pas encore eu l’occasion de révéler notre potentiel. L’accélérateur nous met aussi en contact avec différents profils d’investisseurs et nous permet d’avoir une meilleure vision des options qui s’offrent à nous pour lever de l’argent sur le continent" .
En 2020, le grand gagnant était français. Et en 2021 ?
En 2020, Wishibam n’était pas la seule startup française à figurer au palmarès, puisque le grand gagnant était lui aussi français : Deepomatic. Cet éditeur d’un logiciel d’intelligence artificielle permettant aux industriels de construire et d’exploiter des systèmes de reconnaissance d’images à l’échelle industrielle venait de lever 5,5 millions d’euros en 2019.
Pour Augustin Marty, le CEO et cofondateur de Deepomatic, cette récompense a marqué le passage de son entreprise du statut de startup à celui de "scaleup", comme il l’explique : "Ce grand prix a été une belle preuve de reconnaissance pour le travail de toute notre équipe. L’entreprise venait d’avoir cinq ans : recevoir le titre de meilleure startup deep tech en Europe de la part d’EIT Digital à ce moment-là était très significatif. C’était notre entrée dans l’étape de la scaleup" .
Depuis son lancement, l’EIT Digital Challenge a attiré plus de 2 500 candidatures en provenance de toute l’Europe. Parmi les lauréats qui ont depuis confirmé leur fort potentiel figurent par exemple KONUX, Medicus.AI, ou SidekickHealth. Autre motif de satisfaction pour les organisateurs : le nombre particulièrement élevé de femmes parmi les fondateurs des entreprises sélectionnées. L’an dernier, près de 40% des candidats - et 55% des finalistes - comptaient au moins une femme parmi leurs fondateurs ou cadres dirigeants.
Maddyness, partenaire média de l’EIT Digital