15 avril 2021
15 avril 2021
Temps de lecture : 6 minutes
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Devialet, Qwant… Ce que deviennent les fondateurs de ces vitrines de la French Tech

Qwant, Criteo, Blade... Ces entreprises ont fait parler d'elles ces dernières années du fait de leur croissance, leur innovation, leur ambition. Mais la vie d'entrepreneurs étant semée d'embûches, leurs fondateurs ont quitté le navire. Qu'ils aient été poussés vers la sortie ou que cela relève d'un choix, Maddyness donne des nouvelles de ces figures de la French Tech.
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Jean-Baptiste Rudelle, co-fondateur de Criteo

Co-fondateur de Criteo, spécialiste dans le reciblage publicitaire sur le Web, Jean-Baptiste Rudelle a participé au développement de l’entreprise dans la Silicon Valley (Californie) et à la création d’un centre de R&D parisien de 10 000 m2. Directeur général entre 2005 et 2015, il n’avait, à partir de cette date, conservé que sa casquette de président pour mener à bien de multiples projets en matière de startups. C’est ainsi qu’il initie en 2016 The Galion Project, un think tank pensé par et pour les entrepreneur·euse·s de la tech. Celui qui a fait entrer Criteo au Nasdaq en 2013 – la première entreprise française à rejoindre les indices de valeurs technologiques de la bourse de New York depuis 1997 – lance parallèlement l’application de covoiturage urbain Less la même année… avant de revendre à Blablacar deux ans plus tard. C’est alors qu’il est invité à reprendre la direction générale de Criteo, qu’il transforme en plateforme publicitaire ouverte pour s’adapter aux récentes législations.

En 2018 et 2019, il crée respectivement le programme Alpha, qui soutient financièrement les femmes porteuses de projets entrepreneuriaux ou universitaire, et Zenon Research, un think tank visant à imaginer le futur de l’humanité – particulièrement en matière spatiale, énergétique et d’intelligence artificielle. Il quitte à nouveau la direction générale de Criteo fin 2019, ne conservant que la présidence jusqu’à fin août 2020. Depuis, le dirigeant gère Rocabella. Cette villa de style "Belle époque" , située près de Toulon et acquise pour 14 millions d’euros, accueille notamment les rencontres des think tanks initiés par l’entrepreneur.

Éric Léandri, co-fondateur de Qwant

Eric Leandri Qwant Altrnativ

Co-fondateur de Qwant, qui propose un moteur de recherche optimisé pour protéger la vie privée de ses utilisateur·rice·s, Éric Léandri a participé au développement de l’entreprise à travers sa diversification au fil des ans. Il a ainsi piloté le lancement de services annexes, tels que Qwant Music, Qwant Junior, Qwant Maps ou encore Qwant Causes. Le directeur général est parallèlement impliqué dans des activités de lobbying, puisqu’il préside à partir de 2014 l’association Open Internet Project – qui participe notamment à faire condamner Google pour abus de position dominante à travers son service Google Shopping et son système d’exploitation Android. De 2016 à 2020, il endosse la casquette de président en sus de celle de directeur général de l’entreprise. Dès 2018, des titres de presse tels que Le Figaro rapportent que les pertes se creusent jusqu’à atteindre 11,2 millions d’euros.

C’est ce qui pousse les actionnaires à conditionner l’injection d’argent frais dans Qwant au départ de son président-directeur général, qui se voit reléguer à la fonction de président du conseil scientifique et stratégique. Un poste qu’Éric Léandri occupe du mois de janvier à celui de septembre 2020... et en parallèle duquel il se lance dans une nouvelle aventure entrepreneuriale. Fondée à l’été 2020, Altrnativ s’inscrit dans une forme de continuité pour le dirigeant puisqu’elle développe des services autour de trois piliers : la cybersécurité, la protection des données et l’indépendance technologique. Alors qu’elle vient de lever 1 million d’euros, la startup ambitionne de sécuriser la navigation en ligne des acteurs privés comme publics ainsi qu’à évaluer leur risque de vulnérabilité aux attaques informatiques.

Quentin Sannié, co-fondateur de Devialet

Devialet

Co-fondateur de Devialet, qui est à l’origine de systèmes audio ainsi que d’une enceinte connectée, Quentin Sannié a contribué au développement de l’entreprise devenue l’une des plus récompensées dans le domaine de l’audio à travers le monde. Cette dernière aurait au moins 200 brevets à son actif et plus de 90 % de ses ventes sont réalisées à l’étranger. Directeur général dès la création de Devialet, en 2007, et ce jusqu’en 2018, Quentin Sannié laisse sa place à Franck Lebouchard cette même année – l’objectif étant de gagner en efficacité opérationnelle et d’accélérer l’internationalisation de l’entreprise, notamment en Amérique et en Asie.

Officiellement, son remplacement par le directeur des cinémas Gaumont-Pathé devait lui permettre de dégager du temps pour se recentrer sur le développement produits et la signature de partenariat en licence – tels que ceux noués avec Free ou Huawei. Pour autant, il quitte l’entreprise qu’il a fondée quelques mois seulement après l’arrivée de son successeur. Il nourrit alors un nouveau projet entrepreneurial : Greenback, née fin 2019, est une agence qui mesure la santé écologique des sols cultivés. L’ambition du dirigeant est d’améliorer le rendement de ces derniers, tout en veillant à les préserver au maximum.

Alexandre Malsch, co-fondateur de Melty

Co-fondateur de Melty, un groupe média d’infodivertissement à destination des millenials, Alexandre Malsch a contribué à bâtir une galaxie de titres autour de thématiques aussi diverses que la pop culture (cinéma, musique, jeu vidéo, etc.), la technologie, la célébrité et le féminisme. En investissant l’ensemble des plateformes numériques, notamment les réseaux sociaux, Melty parvient à se faire une place de choix dans le paysage français… mais pas uniquement. Le groupe étend ses activités à l’étranger – un peu partout en Europe et Amérique du Nord. Après avoir été le plus jeune membre du Conseil national du numérique (CNNum) de 2011 à 2012, l’entrepreneur crée le think tank Siècle numérique. Il quitte la direction générale de Melty début 2017, après 12 ans de service. Il rejoint Broadriders – le groupe de mode vestimentaire auquel on doit les marques Quiksilver et Roxy – en tant que responsable mondial du numérique.

Le dirigeant est membre du conseil d’administration de Station F et du groupe d’écoles du secteur du jeu vidéo Gaming Campus depuis leurs créations respectives (2017 et 2020). Il a retrouvé l’entrepreneuriat au mois de septembre 2020, après avoir quitté Broadriders en avril 2020. Il est désormais à la tête de Fulllife, une nouvelle marque de vêtements dédiée à l'e-sport et basée à Biarritz. L’entreprise a levé 2,5 millions d’euros en octobre 2020 pour pouvoir commercialiser ses tout premiers articles (tee-shirt, joggings et sous-vêtements).

Emmanuel Freund, co-fondateur de Blade

Shadow PowerZ

Co-fondateur de Blade, Emmanuel Freund a supervisé le lancement du service de cloud computing Shadow ainsi que des Shadow Box et Shadow Ghost, destinées à remplacer le PC fixe. L’entreprise, qui a rapidement fait face à la concurrence de géants du numérique tels que Google Stadia ou Amazon Luna, figure depuis 2019 à l’indice FrenchTech 120 et a fait partie des grands espoirs de la tech française. Elle rencontre toutefois des difficultés depuis plusieurs mois. La faute à de nombreuses divergences en son sein, qui ont conduit Emmanuel Freund à renoncer à sa fonction de président-directeur général courant 2019.

Le dirigeant avait, à l’époque, fait savoir son désaccord avec la nouvelle politique tarifaire de l’entreprise. C’est le choix de 2CRSi – spécialisé dans la conception et la fabrication de serveurs informatiques – au détriment d’OVHcloud – spécialisé dans les services de cloud computing – comme partenaire en matière d’infrastructure qui a achevé de le convaincre de quitter définitivement l’entreprise en 2020. S’il a conservé ses parts dans l’entreprise, Emmanuel Freund a fondé une nouvelle startup en septembre 2020. PowerZ, qui conçoit un jeu vidéo éducatif, a levé 3 millions d’euros dans la foulée et joué la transparence en publiant son pitch deck. Pour convaincre de nombreux parents, l’entreprise entend profiter de la montée en puissance de l’enseignement à distance depuis la crise du Covid-19.

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Légende photo :
Coq French Tech