La cybermenace n’a jamais été aussi présente. Profitant du contexte sanitaire, les pirates multiplient les offensives – tantôt contre les États, tantôt contre les entreprises. Ce mardi 6 avril 2021 encore, alors que la France entre dans son troisième confinement et que les écoles ont fermé leurs portes, le ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports Jean-Michel Blanquer a indiqué que la plateforme "Ma classe à la maison" fait l’objet de pannes multiples. Derrière ces désagréments pour les écoliers, collégiens et lycéens ? Une attaque, "apparemment venue de l’étranger" et qui aurait pris pour cible le Cned (Centre national d’enseignement à distance). C’est pour prévenir la survenue de ce type de situation que le co-fondateur de Qwant, Éric Léandri, qui a été écarté du moteur de recherche français début 2020, a fondé Altrnativ. La startup, qui vient de lever 1 million d’euros auprès de Sipartech et Map Iberia Investments, va débuter la commercialisation de ses solutions.
Des applications et publics divers
Éric Léandri s’est dit "très fier de la confiance" accordée par ses actionnaires. "Dans un contexte où les cyberattaques se multiplient, nous avons les moyens d’aider les mairies, hôpitaux et entreprises à lutter contre la menace. Grâce aux financements de nos actionnaires et au soutien de la BPI, nous entamons dès à présent la commercialisation de nos solutions, respectueuses des données, faciles à déployer, avec une offre financière adaptée" , a ainsi réagi par voie de communiqué le président-fondateur d’Altrnativ. Deux solutions sont proposées : Altrnativ.Secure, qui sécurise la navigation sur l’Internet et prévient les risques d’intrusion dans les systèmes informatiques des acteurs publics comme privés ; et Altrnativ.Protect qui évalue l’exposition et la vulnérabilité sur le Web des personnes publiquement exposées, qu’elles soient physiques ou morales, afin de les aider à se prémunir contre les risques d’utilisation de leurs données numériques.
Créée en juin 2020, la jeune pousse d’Éric Léandri entend "apporter des garanties de confiance dans l’environnement numérique". Son activité, qui "représente aujourd’hui 25 emplois" , a pour but de réduire la vulnérabilité des systèmes informatiques et outils de communication des administrations, entreprises et particuliers. Implantée à Paris, Altrnativ dispose également de bureaux à Sophia-Antipolis, Vernon et Mayotte. Elle affirme opérer en France ainsi qu’à l’international – sans donner davantage de précisions.
Navigation sur Internet, radiocommunication, Internet des objets (IoT), télécoms, réseaux sociaux… Son offre se veut transverse. C’est pour soutenir cette ambition au-delà d’un appui financier que l’opérateur de fibre optique Sipartech met aussi à disposition de la startup un soutien technique. Ce partenariat industriel doit permettre à Altrnativ de s’appuyer sur un réseau d’infrastructures bien établi – quelque 52 points de présence et 25 000 km de fibre sur le Vieux continent – afin de développer son activité. De quoi constituer, selon elle, "le plus vaste réseau sécurisé et le DNS (Domain Name System) le plus rapide d’Europe".