La crise du Covid a généré un recul sans précédent : - 33% de flux d’investissements à l’échelle mondial. En Europe de l’Ouest, le bilan est encore plus négatif puisqu’il affiche une chute de 39%; l’Amérique du Nord est finalement la région qui s’en sort le mieux avec un simple recul de 7%. Dans ce cadre peu réjouissant, la France, premier pays européen en termes d'attractivité en 2019, semble avoir limité la casse. Avec une baisse de 17% d’investissements étrangers en 2020, elle réalise tout de même sa seconde meilleure performance en termes de création d’emplois en 10 ans, battant ainsi les chiffres de l’année 2018. Le bilan de Business France se veut plutôt rassurant mais il faut dire que le gouvernement n’a pas lésiné non plus sur les efforts à fournir pour rassurer et attirer les investisseurs sur son sol - baisse des impôts de production, programme d'investissements d'avenir ou encore baisse des impôts sur les sociétés...
Les investisseurs conservent leur confiance dans le potentiel français
En 2020, la France a attiré 1215 décisions d’investissements de la part de l’étranger, qui ont permis de créer 34 567 emplois. Un peu plus de la moitié d’entre eux - 56% pour être exact - ont bénéficié de l’accompagnement de Business France. Si on creuse davantage, on remarque que 52% de ces opérations correspondent à une nouvelle implantation, 42% à des extensions et le reste à des reprises mais ce sont majoritairement les extensions qui sont créatrices d’emplois, pour la moitié d’entre eux.
La volonté d’implanter de nouvelles entreprises ou d’accroître son développement dans l’Hexagone souligne la confiance des dirigeants d’entreprises dans le pays. Le baromètre Business France-Kantar de 2020 en témoigne. Selon ce dernier, 90% d’entre eux tirent un bilan positif de leur investissement en France, 48% considèrent que leur présence dans le pays a tendance à se développer, 42% qu’elle se maintient et 10% seulement qu’elle tend à diminuer. C’est donc sans surprise que 85% d’entre eux estiment que l’Hexagone demeure une destination attractive pour les investissements étrangers.
Pour 84% des répondants, le programme d’investissements d’avenir de 11 milliards d’euros d’ici à 2022 pour soutenir l’innovation et l’investissement dans les technologies d’avenir s'affirme, avec la baisse des impôts de production (81 %), comme l'une des mesures les plus pertinentes aux yeux des cadres dirigeants d’entreprises étrangères installées en France. Car, au-delà de la question fiscale, c'est la préparation de l'avenir économique du pays qui semble les intéresser.
La santé et l'environnement, deux secteurs particulièrement attractifs
En 2020, les principaux secteurs d’investissement sont le commerce et la distribution (12 %), les prestations informatiques (11 %), le conseil et services aux entreprises (8 %), la santé (8 %), l’énergie et recyclage (5 %), les machines et équipements mécaniques (5 %), et l’agroalimentaire (5 %). Les secteurs qui ont contribué le plus positivement à la croissance de l’emploi sont la santé, l’énergie et recyclage, les opérateurs télécoms, le conseil et services aux entreprises ainsi que les composants électroniques.
L’expertise médicale est perçue comme une force spécifique de la France par rapport à ses voisins européens, souligne le rapport. Les investissements dans le domaine de la santé couvrant les filières "médicaments et biotechnologies appliquées" ainsi que les "équipements médico-chirurgicaux". Ils ont progressé de 40 % et les emplois induits par ces investissements ont été multipliés par 2,3. C'est dans ce contexte qu’Emmanuel Macron a fixé au Conseil stratégique de santé 2021 de faire de la France une nation leader en matière d’industrie et d’innovation en santé.
En parallèle de la santé, c’est l'environnement qui attire les investissements sur le sol français. Pour 89% des investisseurs étrangers, la transition écologique est un facteur d'attractivité pour la France. Les investissements dans le secteur de l’énergie et du recyclage correspondent pour 47 % à des activités de production et pour 16 % à des activités de R&D. 61 % de ces investissements correspondent à de nouvelles implantations.
Les grands groupes et l’Europe, principaux investisseurs
En 2020, chaque projet d’investissement a crée ou maintenu 28 emplois en moyenne au niveau national, un niveau supérieur à celui de la période 2014-2019.
La taille moyenne varie fortement entre les fonctions et les secteurs. Elle est plus grande dans les services aux entreprises (47), les activités industrielles (42) ainsi que les activités de logistique (39). Dans la fonction production, la taille moyenne des projets est de 80 emplois pour l’industrie automobile et de 139 emplois pour le secteur aéronautique et naval. Pour les services, la taille moyenne du secteur du conseil est de 69 emplois et celle des logiciels et prestations informatiques est de 54 emplois.
En 2020, le nombre de projets d’investissement avec au moins 100 emplois représente 6 % (soit 74 projets) de l’ensemble des projets contre 4 % en 2018.
La majorité des investissements sont générés par les grandes entreprises (45%), un quart par les entreprises intermédiaires et 27% par les petites et moyennes entreprises. Si 60 pays ont investi en France, l’Europe reste le premier contributeur avec 64% des investissements réalisés.