Pour la deuxième année consécutive, Mazars et l’association Financement Participatif France (FPF) publient un baromètre sur l'état du financement participatif en France. Les deux entités se sont appuyées sur les données de 60 plateformes françaises qui proposent du financement sous forme de don, de prêt ou d'investissement. Les résultats sont sans appel : l'intérêt pour le crowdfunding s'accentue.
La solidarité explose avec le Covid
L'intérêt des Français·es pour le financement participatif n'est pas nouveau. Au cours des cinq dernières années, les fonds récoltés n'ont cessé de croître, passant de 167 millions d'euros en 2015 à 1,2 milliards d'euros cette année. Un boom qui n'a pas été freiné par la crise, bien au contraire. Entre 2019 et 2020, on note une augmentation de 62% des sommes levées.
Les particuliers comme les entreprises profitent de cet essor. Sur les 115 616 projets financés, un peu plus de la moitié sont proposés par des acteurs de l'ESS (43 202), des PME/TPE/ETI (13 796) et des startups (2 950). À parts quasi égales, le financement sert aussi à faire sortir de terre des projets personnels portés par des citoyens.
Cet engouement pour le crowdfunding en 2020 trouve plusieurs explications dont la pandémie. Devant le manque de moyens et de matériel, l'élan de solidarité des Français·es a pris la forme d'appels aux dons via ces plateformes. Le financement par don est d'ailleurs un des secteurs qui a réalisé la plus belle croissance : 459% de financement en plus, soit 218,5 millions d'euros collectés contre 80 millions d'euros l'an passé. Cela peut aussi résulter d'un report des dons habituellement faits à des associations qui démarchent dans les magasins ou à domicile. Le ticket moyen a lui aussi fait un bond de 93 à 246 euros.
Au-delà de la solidarité, le crowdfunding en don permet également à des projets économiques et culturels de voir le jour ou de se développer.
L'immobilier se porte bien
Le financement participatif en prêt reste le secteur qui permet de récolter le plus de fonds, 741 millions d'euros pour être exact. L’emprunt obligataire continue de tirer le secteur du prêt puisqu’il concerne 90,5% des volumes collectés, avec des montants moyens de collecte de 403 466 euros. Il s’agit pour l’essentiel de financement de promoteurs immobiliers. L'intérêt des investisseurs pour ce secteur ne faiblit pas puisqu'il représente 555 millions d’euros, soit 75% de la collecte en prêt. Le second secteur reste celui de l’environnement et des énergies renouvelables avec 96 millions d’euros collectés suivi par les commerces et services.
Un nouveau type de prêt fait son entrée dans le baromètre 2020 : les prêts garantis par l’État. Trois plateformes IFP ont octroyé pour 4,8 millions d’euros de PGE à 94 entreprises en difficultés.
Le financement participatif en investissement a bénéficié d'un regain d'intérêt en 2020 puisqu'il a cru de 43%. En général, ces opérations sont complétées par la participation d'un ou plusieurs acteurs institutionnels.
Derrière ces dons, ces prêts ou ces investissements, on trouve essentiellement des hommes (80%) âgés entre 40 et 46 ans qui ne se contentent pas d'un investissement mais en réalisent plutôt 2 ou 3.