En 2019, 7,4 millions de Français·es vivaient dans un désert médical, selon l’Association des Maires de France et la Mutualité française. La désertification des professionnel·les de santé est un problème social majeur dans l’Hexagone. Parallèlement à ce constat, le docteur Nicolas Tordjmann, orthodontiste entre Paris et Londres, notait que de nombreux professionnel·les parisien·nes lui demandaient s’ils pouvaient louer son cabinet quand ce dernier exerçait à Londres.
C’est là que l’idée lui est venue. "Aucun système de location de cabinet n’existait et je me suis dit que cette solution allait résoudre un grand nombre de problèmes rencontrés par les professions médicales et paramédicales, explique le praticien. Le dispositif Co.clinic permet d’optimiser l’équation économique, de faciliter l’accès aux soins et de retrouver de la liberté et de la proximité dans l’exercice médical" .
Attirer les professionnels de santé dans les zones sous dotées
Il a donc créé une application mobile (IOS et Android) qui recense les espaces médicaux sous optimisés. Ceux-ci sont ensuite proposés, via un algorithme intelligent, à des praticien·nes (jeunes diplômé·es et retraités actifs notamment) à la recherche d’une vacation -intérim, remplacement ou collaboration- ou d’une location. La solution est aussi mise à disposition des collectivités locales de déserts médicaux pour attirer les professionnel·les de santé.
Lancée en novembre dernier, l’application voit se développer un intérêt grandissant des maires pour sa solution. Pour agir en faveur d’une répartition plus équilibrée des professionnels de santé, Co.clinic permet aux praticien·nes de répartir leur temps entre leur cabinet ou lieu de travail habituel et une autre zone de leur choix, en fonction de l’offre et la demande. Autre avantage pour les médecins : trouver rapidement un·e remplaçant·e pour une demi-journée ou une journée en cas d’absence.
Cette offre semble répondre à une demande croissante des praticien·nes pour plus de flexibilité et de souplesse dans leur travail. Son créateur part donc du postulat que, si convaincre un·e professionnel·le de s’installer à plein temps dans un désert médical est compliqué, l’inciter à venir régulièrement dans une région sous dotée est plus simple. Un atout pour les habitant·es qui peuvent voir aussi ponctuellement venir dans leur zone un·e gynécologue ou dermatologue par exemple et éviter de prendre des rendez-vous loin de chez eux pour consulter un·e spécialiste.