Le concepteur de microprocesseurs de nouvelle génération Kalray pense pouvoir encaisser "à l'horizon 2023" ses premières recettes dans le secteur automobile, après le choix de sa technologie par le groupe néerlandais NXP. Le processeur Coolidge de Kalray, à la fois très puissant et économe en énergie selon l'entreprise, est intégré à la plateforme BlueBox3 présentée officiellement par NXP dans le cadre du salon CES (Consumer Electronics Show) de Las Vegas, selon un communiqué publié par l'entreprise.
Cette plateforme réunit logiciels et composants nécessaires au fonctionnement des voitures de demain, qui devront gérer des quantités importantes de données collectées par des capteurs embarqués. NXP est le principal fournisseur européen de composants électroniques pour le secteur automobile. Après avoir engagé une collaboration technique avec Kalray, il en est devenu au printemps le deuxième actionnaire, avec 9,41 % du capital, après un consortium d'investisseurs lyonnais (14,26 %). L'accord avec NXP "sera très significatif en termes de chiffre d'affaires lorsque les voitures faisant appel à la technologie BlueBox3 arriveront en production, à l'horizon 2023" , a indiqué à l'AFP le président du directoire du concepteur de puces, Éric Baissus.
Kalray mise aussi sur les centres de données informatiques
Les microprocesseurs de Kalray, dont la fabrication est assurée par le leader mondial taïwanais TSMC, se vendent à des prix unitaires de l'ordre de 100 à 200 euros, avec des volumes de ventes qui pourraient donc être importants.
Mais pour tenir son ambitieux objectif de chiffre d'affaires, fixé à 100 millions d'euros en 2022 au moment de son entrée en Bourse, le groupe grenoblois fondé en 2008 mise essentiellement sur son autre grand marché : les centres de données informatiques. À cette clientèle, Kalray propose des composants et logiciels réunis dans une "carte d'accélération" , vendue aux alentours de 1 000 dollars pièce. Ce marché "est plus proche et plus concret" que celui de l'automobile, même si ce dernier est "stratégique et offre des volumes potentiellement monstrueux" , a ainsi relevé Éric Baissus.
Avec le produit d'une récente augmentation de capital, qui a permis de lever 5,2 millions d'euros, Kalray s'estime armé financièrement pour arriver à l'équilibre d'exploitation, a assuré le dirigeant. La stratégie suivie par l'entreprise semblait bien comprise par le marché, l'action Kalray s'échangeant actuellement autour de 35 euros, à son plus haut depuis l'entrée en Bourse de juin 2018. À ce prix, la société est valorisée à environ 188 millions d'euros.
Maddyness avec AFP