Les investisseurs quelque peu frileux en décembre
En cette période de fêtes, une légère contraction des investissements se fait sentir dans l’écosystème français. Les montants amassés par les startups étaient, entre septembre et novembre, supérieurs à ceux observés à la même période en 2019. Ce n’est pas le cas au mois de décembre : ces dernières ont levé 258,8 millions d’euros au total, contre 322,3 millions l’an passé. La conséquence d’une quantité moindre d’opérations (34 contre 47).
Même constat qu’il y a quatre semaines : les amorçages et séries A restent très largement majoritaires (au moins 13 et 8 tours de table, respectivement). Ce qui est de nature à rassurer quant à la pérennité des projets émergents. À noter que deux grosses opérations ont, entre autres, eu lieu : Lydia (72 millions d’euros) et Luko (50 millions) ont contribué à doper un mois qui reste encourageant au vu de la conjoncture économique.
Pour ce qui est de l’analyse sectorielle, la FinTech se place ce mois-ci en pôle position du fait d’une levée unique : celle de Lydia à hauteur de 72 millions d’euros, qui constitue la plus importante jamais réalisée dans le domaine en France. Quatre autres secteurs ont, eux aussi, franchi le seuil des 20 millions d’euros : l’AssurTech (50 millions), la BioTech (38 millions), l’e-commerce (25 millions) et la LegalTech (21,8 millions) – un secteur qui réalise, soit dit en passant, son meilleur mois de l’année au travers de cette performance.
En volumétrie, la BioTech sort gagnante avec 5 opérations. Suivent la MarTech, forte de 4 tours de table, ainsi que la LegalTech et le divertissement (3 levées pour chaque). En ce qui concerne la répartition géographique hors Île-de-France, où quelque 20 levées ont été recensées, notons le dynamisme de l’Occitanie (3 levées) et du Grand-Est (2 opérations).
Un bon second semestre 2020, malgré les incertitudes
En juin 2020, nous constations que le total des levées de fonds menées par les startups françaises au premier semestre était en baisse par rapport à celui de l’année précédente. Il s’agissait d’une première, les montants n’ayant jusqu’alors eu de cesse d’augmenter d’une année sur l’autre. La fébrilité des investisseurs, très probablement liée à l’incertitude liée à la crise sanitaire, semble avoir vécu en cette fin d’année et les voyants repassent au vert. L’écosystème a ainsi levé 1,96 milliard d’euros au second semestre, un chiffre en légère hausse par rapport à l’an dernier (1,91 milliard). Pour autant, le nombre d’opérations s’est réduit – passant de 336 au second semestre 2019 à 281 cette année. Une observation qui permet logiquement d’affirmer que le ticket moyen a augmenté de manière relativement significative.
Fait notable : si la saison estivale a plutôt bien commencé du fait d’un phénomène de "rattrapage" des investisseurs suite au confinement (283 millions d’euros en juillet 2020, contre 221,5 le même mois en 2019), elle s’est effondrée en août (11,1 millions en 2020, contre 75,9 millions en 2019). Dans le détail, on relève néanmoins que le troisième trimestre 2020 (132 tours de table) a été meilleur que celui de 2019 au global. La rentrée a notamment été soutenue. 860,4 millions d’euros ont été levés par les jeunes pousses tricolores entre juillet et septembre, contre 808 millions sur la même période l’an passé. Le quatrième semestre (149 opérations) est, lui aussi, en progression, bien que de façon moins marquée : 1,135 milliard d’euros contre 1,101 milliard l’an dernier – avec, comme mentionné précédemment, un certain tarissement des investissements sur la fin d’année 2020.
Sans grande surprise, l’investissement en amorçage (99 tours de table) et en série A (72) reste largement majoritaire sur cette seconde moitié de 2020 – cela représente quatre fois plus d’opérations que les séries B, séries C et late stage confondus. Les VCs restent donc enclins à parier sur de jeunes startups, bien que la tendance générale pointe le fait qu’ils ont davantage plébiscité les acteurs installés. Côté secteurs, la MedTech s’impose comme l’activité la plus en vogue ce semestre avec 154 millions d’euros levés pour 23 opérations. Suivent ainsi la FinTech (142,9 millions d’euros pour 17 tours de table), la BioTech (137,3 millions pour 17 levées) et la DeepTech (135,2 millions pour 17 opérations). À noter les bonnes performances en quantité de levées du domaine des divertissements et loisirs (21 opérations pour 30,1 millions d’euros levés au total), ainsi que de la PropTech (19 pour 61,1 millions).
Au niveau de la répartition géographique, Paris et l’Île-de-France restent hégémoniques avec respectivement 100 (892,2 millions d’euros) et 59 (489 millions) des 281 tours de tables recensés ce semestre – soit près de 57 % à elles deux. Ailleurs, on note que les régions Auvergne-Rhône-Alpes (147,1 millions d’euros levés pour 27 opérations au total), mais aussi Provence-Alpes-Côte-d’Azur (70,5 millions pour 17), Occitanie (50,8 millions pour 17) et Grand-Est (25,2 millions d’euros pour 8) sont particulièrement en forme.